Les parents de Laïla ont quitté le Maroc pour la France, plus précisément à Sambre-Avesnois, bien avant qu’elle ne vienne au monde en 1980 à Maubeuge, relate la Voix du Nord. Depuis sa naissance, elle n’a connu que la France et y a fait ses études. À 18 ans, elle obtient une carte de résident. « On ne m’a rien proposé d’autre, j’étais jeune et je pensais que c’était normal », regrette-t-elle aujourd’hui devant les difficultés qu’elle traverse pour avoir la nationalité française sans y parvenir.
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Tous les 10 ans, Laïla doit refaire une demande de renouvellement de sa carte de résident, et débourser 300 euros. Chez elle, tout le monde possède la nationalité française, pendant qu’elle doit se contenter de la carte de résident. « À chaque fois, je me retrouve à la sous-préfecture avec tous ces gens qui viennent d’arriver en France. Ce n’est pas logique ».
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En plus de la nationalité française, il est parfois difficile à Laïla d’avoir certains documents. Par exemple, en 2019, elle a décidé de s’inscrire pour une formation dans le domaine de la sécurité. Il lui fallait un casier judiciaire qu’elle fournit, mais qui a été rejeté. « Ils m’ont dit qu’ils voulaient un casier judiciaire du Maroc – pays où je n’ai mis les pieds qu’une fois dans ma vie, pour passer des vacances. Est-ce qu’il y a un Maubeuge au Maroc ? À un moment donné, j’ai commencé à douter de moi-même », confie Laïla.
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La jeune femme en venait à se demander si elle était vraiment née en France. Elle ne comprend pas avec quel acharnement, le système qui devrait la protéger et lui offrir la sécurité nécessaire, est en train de la malmener. Pourtant elle est née en France, y a grandi et y a fondé son foyer. « Je pense qu’ils ne prennent pas assez de temps pour étudier mon dossier » regrette-t-elle.
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Aujourd’hui âgée de 41 ans, elle voit sa vie défiler sans elle, bien qu’elle voudrait faire des études, suivre des formations pour travailler ailleurs que dans un fast-food, avoir le droit de vote… Un luxe qu’elle ne peut s’offrir sans la nationalité française.