Colère royale suite aux propos sur Ceuta et Melilla
Les déclarations du président de la Chambre des conseillers, Ennam Mayara (Istiqlal), sur la marocanité de Ceuta et Melilla a suscité une grosse colère au sein du palais royal....
En Espagne, les déclarations du président de la Chambre des conseillers, le Sahraoui Ennam Mayara, sur la marocanité de Ceuta et Melilla, suscite de vives réactions. Les partis politiques de droite et de gauche appellent à une diplomatie « plus forte et plus stricte ».
La semaine dernière, le président de la Chambre des conseillers, le Sahraoui Ennam Mayara, a appelé à « mettre fin à la colonisation » de Ceuta et Melilla « par une solution négociée, sans recourir aux armes ». Selon ce membre du parti nationaliste Istiqlal (indépendant), qui fait partie de la coalition au pouvoir, « Ceuta et Melilla ne seront pas victimes de chantage ». Il fait ainsi référence aux informations selon lesquelles Rabat avait renoncé à la souveraineté de Ceuta et Melilla en échange du soutien de Madrid au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental. Des propos qui ont provoqué la colère de Madrid.
À lire : Maroc : les propos d’Enaam Mayara sur Sebta et Melilla font toujours jaser
« Ceuta et Melilla sont espagnoles ; il n’y a plus rien à contester », a réagi Margarita Robles, ministre espagnole de la Défense avec « une autorité absolue et entière » auprès d’Europa Press, le 10 avril. Madrid va-t-elle demander d’éclaircissements au Maroc ? « Aucune discussion n’était prévue », a répondu la responsable.
À lire : Sebta et Melilla : lynché, Enaam Mayara recule
Après la réaction de la ministre, c’est au tour des partis politiques d’exprimer leur colère. Selon le Parti Populaire, droite classique et première force de l’opposition à la Chambre des représentants, les propos de Mayara sont une preuve de plus de la « faiblesse » de l’exécutif Sanchez face au Maroc « dans la défense de la souveraineté espagnole » sur les deux présides. « Nous sommes très clairs. Nous défendons la souveraineté, bien sûr, de Ceuta et Melilla. Le Parti Populaire a toujours été ferme sur ce sujet. C’est une question totalement hors de tout débat », a indiqué la porte-parole du groupe des députés du PP, Cuca Gamarra.
À lire : Sebta et Melilla marocaines : forte polémique en Espagne
Le Podemos a, pour sa part, appelé l’Espagne à avoir une position forte et à défendre sa souveraineté contre un pays comme le Maroc. « L’Espagne doit avoir une position forte et défendre sa souveraineté contre un pays comme le Maroc, non seulement sur la question de Ceuta et Melilla, mais aussi sur une question comme l’autodétermination du Sahara occidental », a affirmé Javier Sánchez Serna, porte-parole du parti. Face au Maroc, « nous pensons que l’Espagne doit continuer à défendre sa souveraineté mais aussi la démocratie, les droits de l’Homme et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui », a-t-il précisé.
À lire : « Ceuta et Melilla sont l’Espagne, point final », répond Pedro Sanchez au Maroc
Ce n’est pas la première fois qu’un responsable marocain fait ces genres de déclarations. Fin de décembre 2020, l’ex-chef du gouvernement marocain l’ancien chef de l’exécutif, Saadeddine El Othmani avait, au cours d’un entretien accordé à la chaîne Asharq News, déclaré : « Le temps viendra pour aborder le dossier de Sebta et Melilla pour lequel le statuquo a duré cinq ou six siècles. Sebta et Melilla est une question qui doit s’ouvrir ». Ceuta et Melilla « sont marocains comme le Sahara », avait-il ajouté.
Aller plus loin
Les déclarations du président de la Chambre des conseillers, Ennam Mayara (Istiqlal), sur la marocanité de Ceuta et Melilla a suscité une grosse colère au sein du palais royal....
L’Espagne a annoncé vendredi son soutien au plan d’autonomie du Sahara proposé par le Maroc. En retour, le royaume s’est engagé à respecter « l’intégrité territoriale » de...
Le rapport intitulé « Ceuta et Melilla : plus d’Espagne, plus d’Europe » sera présenté le 1ᵉʳ juin au parlement européen. Il s’agit d’un document qui aborde l’éventualité d’une...
Le Maroc n’a cessé de revendiquer Ceuta et Melilla. Malgré la reprise des relations avec l’Espagne, le royaume a maintenu sa « stratégie hybride » envers les deux villes autonomes.
Ces articles devraient vous intéresser :