L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.
CMA CGM a signé hier à Rabat la reprise de la Compagnie Maritime Nationale Marocaine (Comanav) dans le cadre d’une privatisation. Cette opération de 200 millions d’euros permet au 3e armateur mondial de détenir 99,49 % du capital, de se renforcer dans le transport de marchandises en Méditerranée avec un objectif de croissance de 30 % d’ici à fin 2008, notamment en redéployant les lignes de porte-conteneurs et en développant les « feeders » (conteneurs réfrigérés).
Comanav vient aussi compléter l’offre de navires rouliers du groupe qui couvre désormais l’ensemble du Maghreb.
Tanger devient vital
Le premier armateur français va aussi découvrir le marché du transport de passagers qui représente la moitié du chiffre d’affaires de la compagnie marocaine et qui sera conservée et développée. « Nous cherchons un partenaire qui sera l’opérateur des ferries et pourrait même avoir la majorité financière, l’essentiel est que ça marche », précise Jacques Saadé, président de CMA CGM. Des négociations sont en cours avec l’armateur italien Grimaldi, des Espagnols et un Marocain.
Comanav va permettre surtout à son repreneur de conforter sa position sur le futur port de Tanger, appelé à devenir le grand équipement de transbordement entre l’Asie et l’Europe du Nord, l’Amérique et l’Afrique de l’Ouest.
« Les navires sont de plus en plus grands et ne seront plus déchargés à Malte mais à Tanger, qui devient vital », insiste le patron du groupe français. Après avoir déjà obtenu la concession pour l’exploitation du deuxième terminal de Tanger Med qui doit ouvrir en juillet 2008 (le premier, concédé à Maersk, sera inauguré cet été) en partenariat avec MSC et Eurogate, il se positionne déjà pour Tanger Med 2, qui permettra d’atteindre une capacité de près de 9 millions de conteneurs d’ici à 2020. Casablanca reste aujourd’hui le premier port du Maroc où le gouvernement vient de libéraliser les activités portuaires. Comanav est aussi présent dans la manutention par le biais de sa filiale Somaport, qui exploitera en septembre 40 % des quais de Casablanca. CMA CGM prévoit d’y investir 160 millions d’euros sur les 15 prochaines années.
Les Echos - Brigitte Challio
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