Changements climatiques : Les leçons pour le Maroc

28 juin 2007 - 00h02 - Maroc - Ecrit par : L.A

« L’avenir du monde repose sur des incertitudes qu’on ne peut prévenir ». Ce sont les propos du Dr. Rajendra K. Pachauri, président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ce dernier était invité hier 26 juin à Casablanca à une journée synthèse des travaux des trois groupes du GIEC, à savoir « les bases scientifiques physiques », « les conséquences, adaptation et vulnérabilité » et les « mesures d’atténuation du changement climatique ». « Le réchauffement climatique va de plus en plus vite, les actions humaines, l’influence du monde sur les changements climatiques sont plus que dominantes ».

Ce sont les synthèses des travaux du GIEC présentées à l’occasion d’une journée sur les changements climatiques organisée par le secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et la direction de la Météorologie nationale. Après Paris, Bruxelles et Bangkok, c’était au tour de la capitale économique d’abriter cette réunion. Et ce, à la veille de la synthèse finale de tous les travaux du GIEC prévue à Valence en Espagne du 12 au 17 novembre 2007. Cette réunion vient à la suite des recommandations de la journée du 4 avril dernier, couronnée par la déclaration de Rabat.

Le danger est là. Le changement climatique fait planer une réelle menace sur l’homme et la biodiversité. « Il faut adapter les infrastructures et les systèmes de soutien », indique Pachauri. Des espaces disparaîtront et des villes sont en danger notamment avec la fonte de la calotte glaciaire. La menace sur l’agriculture et la réduction de la productivité est aussi pressante à travers le monde. Comme remède, les spécialistes proposent d’atténuer le boom des bâtiments, une bonne gestion du transport et l’utilisation des énergies renouvelables outre les nouvelles technologies et le développement durable. La bioénergie peut aussi avoir un rôle pour atténuer les effets de serre.

« Le Maroc, qui ne dispose pas de pétrole, peut s’intéresser au biocarburant qui ne pose pas de conflit avec l’agriculture », souligne Pachauri. Ce dernier parle aussi de « la nécessité de protéger l’environnement des pauvres puisque les ressources ne sont pas un luxe ». Reste que le Maroc ne dispose pas de beaucoup d’eau. « Il faut trouver des alternatives d’ici les 20 années à venir. Il suffit d’étudier le portefeuille de chaque pays notamment dans l’énergie renouvelable », souligne le président du GIEC. Et de poursuivre : « L’énergie solaire présente un potentiel énorme pour le Maroc. Il faut explorer cette source d’énergie. Le Royaume essaie de gérer ces ressources naturelles et de durabilité de l’environnement pour un meilleur héritage ». Les leçons pour le Maroc : « une nouvelle pratique en ressource en eau et la protection de l’écosystème ».

En effet, le Royaume souhaite adopter une stratégie pour une meilleure adaptation aux changements climatiques. « Cette réunion est d’un grand apport tant en termes de compréhension des phénomènes liés aux changements climatiques que dans la recherche et l’identification des remèdes contre les impacts négatifs qu’ils peuvent engendrer », a souligné Abdelkebir Zahoud, secrétaire d’Etat chargé de l’Eau. « Malgré le taux des émissions du Maroc qui reste de loin insignifiant, nous souscrivons à l’engagement mondial pour la réduction des gaz à effet de serre », ajoute-t-il.

Projections

Entre 39 et 48% de la surface de la planète pourraient subir un changement climatique majeur à l’horizon 2100, selon les projections les plus alarmistes. Le niveau des mers devrait aussi s’élever de 15 à 90 centimètres, selon les scénarii et les régions. « Il est nécessaire de prendre en considération le niveau de la mer à Casablanca », soulève Pachauri.

L’Economiste - F. Z. T.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Nature - Environnement - Météo Maroc

Aller plus loin

Les Marocains préoccupés par la pollution de l’eau et la gestion des déchets

La pollution de l’eau et la gestion des déchets sont en tête des inquiétudes des Marocains,, selon une enquête menée par « Arab Barometer » sur les préoccupations...

Espagne : le cèdre de l’Atlas pour réduire les effets du changement climatique

Le cèdre de l’Atlas peut contribuer à atténuer les effets du changement climatique en Espagne, selon une étude internationale menée entre autres par l’université de Cordoba...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le FMI confirme un prêt pour le Maroc

Le Maroc bénéficiera d’un prêt de 1,3 milliard de dollars du Fonds monétaire international (FMI) pour soutenir sa transition écologique et renforcer sa résilience face aux catastrophes naturelles.

Maroc : voici les plages les plus propres cette année (classement 2023)

Le Pavillon Bleu, label international dédié à qualité des plages et des ports de plaisance, flottera sur 27 plages marocaines et trois marinas lors de la saison estivale 2023. Les voici

Un mystérieux cratère apparaît au Maroc après le séisme

Après le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre qui a secoué le Maroc, une fosse géante s’est formée dans une zone rurale. Le séisme a-t-il favorisé sa formation ?

Double certification pour Royal Air Maroc

L’Association internationale du transport aérien (IATA) a récemment décerné à Royal Air Maroc les certifications IEnvA (IATA Environmental Assessment) et IWT (IATA Illegal Wildlife Trade) pour son engagement constant en faveur de l’environnement et de...

Maroc : les plages à éviter cet été

Le ministère de la Transition énergétique et du développement durable a récemment publié la liste des plages classées non conformes à la baignade pour la saison estivale qui s’annonce. En tout, 22 plages dont celle de Salé, très fréquentée par les...

Maroc : voici les plages qu’il faut éviter cette année

Alors que les 24 plages propres (Pavillon bleu) au Maroc ont été révélées cette semaine, le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable vient de publier la liste des plages où il n’est pas recommandé de se baigner cette année.

BMW, Renault et Managem au cœur d’un scandale écologique au Maroc ?

Une enquête dévoile la pollution importante de certains villages marocains où sont déchargés des résidus miniers. BMW, Renault et la Managem, grande entreprise minière marocaine, sont pointés du doigt.

Le FMI va accorder un important prêt au Maroc

Le Fonds monétaire international (FMI) s’apprête à débloquer, à partir du nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité, un énorme prêt au Maroc, afin de renforcer la résistance du pays aux catastrophes liées au climat.

Maroc : « Marée » de déchets après les iftars sur les plages

Les associations de défense de l’environnement dénoncent le non-respect des règles environnementales par certaines familles qui laissent d’importantes quantités de déchets sur les plages après y avoir rompu le jeûne pendant le mois de Ramadan.

Maroc : OCP va construire deux usines de dessalement de l’eau de mer

Le groupe marocain OCP va bénéficier d’un prêt de 2,2 milliards de dirhams, soit près de 200 millions d’euros de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour la construction de deux usines de dessalement d’eau de mer.