Les responsables de l’Institut disent avoir respecté à la lettre toutes les démarches nécessaires : demande d’extension et dépôt du plan. Trois mois après et en l’absence d’une réponse de l’administration locale, les responsables de l’Institut ont procédé aux travaux en conformité à la loi. En clair, silence de l’administration équivaut à une autorisation. Mais l’intervention des autorités ne s’est pas fait attendre. Les bulldozers ont rapidement fait leur travail de démolition.
Le conseil de l’Union des associations des professions libérales des Marocains de France s’est indigné devant cet acte dans une lettre adressée au wali du Grand Casablanca. « Nous sommes scandalisés par de telles pratiques. Des pratiques menées sans assignation, de façon musclée avec de gros moyens matériels et humains ». D’autres réclamations ont été adressées aux autorités locales. Contactées par L’Economiste, ces dernières demeurent injoignables, à l’heure où nous mettions sous presse. Rappelons que l’Institut est situé, selon une note d’information émanant de l’Agence urbaine, dans la zone 1, secteur 16.
Selon toujours la même note, « la zone 1 est réservée aux activités industrielles, commerciales, artisanales et de bureaux ». C’est la zone communément appelée le quartier de l’aéroport Anfa. Et ce quartier, par décision royale, va être réaménagé conformément à de nouvelles orientations urbanistiques. La zone va s’ouvrir aux immeubles, activités de services et espaces verts. Dans ce nouveau tissu urbanistique, un institut de formation en tourisme et en hôtellerie peut s’y intégrer parfaitement. « D’autant plus que le Maroc a besoin de ressources humaines formées en la matière pour pouvoir mettre en œuvre sa stratégie de développement touristique dont le capital humain est le cheval de bataille », indique le responsable de l’établissement.
Dans cette affaire, ce qui dérange c’est l’indécision de l’administration. « Nous voulons une réponse ferme et nous sommes prêts à nous y conformer », ajoute le MRE. Et d’ajouter que près de 500 étudiants sont formés chaque année dans les métiers de la cuisine, pâtisserie, restauration, accueil, hébergement et gestion hôtelière.
Le cursus dure deux années. Par ailleurs, de nombreuses conventions ont été signées avec notamment le ministère de tutelle, l’OFPPT et l’Entraide nationale. En clair, l’Institut a pris des engagements et il doit les respecter.
Formation gratuite
L’Institut européen de formation du tourisme et d’hôtellerie privée est un projet monté par un MRE. Les autorités de Hay Hassani en 2001 ont tout fait pour l’encourager à investir dans cette localité en mettant à sa disposition 3.000 m2 de terrain en location dans la zone aéroport Casa-Anfa. D’une capacité de 400 étudiants, l’établissement compte un amphithéâtre de 1.000 m2, un hôtel d’application d’une trentaine de chambres et un laboratoire de langues pour faire face à la demande accrue. Par ailleurs, l’établissement forme gratuitement une centaine d’étudiants issus de familles défavorisées.
L’Economiste - Ali Jafry