Les prévenus de ce premier procès, tous accusés d’être membres du groupe radical interdit, ne sont pas tous soupçonnés d’implication dans les attentats qui ont fait 43 morts, dont 12 kamikazes, dans la capitale économique du Maroc.
D’autres procès devraient s’ouvrir dans les semaines à venir à Casablanca et à Rabat pour la centaine d’islamistes radicaux - presque tous accusés d’être affiliés à la Salafia Jihadia - pris dans les coups de filets policiers opérés après les attentats et accusés d’y être directement ou indirectement impliqués.
Des "têtes pensantes" présumées du mouvement Salafia Jihadia figurent parmi les accusés de ce premier groupe, dont certains ont été arrêtés depuis près d’un an dans le cadre d’opérations menées contre les milieux intégristes bien avant les attentats.
Il s’agit notamment de Youssef Fikri, baptisé "l’émir du sang" par certains journaux après ses aveux concernant plusieurs meurtres, son lieutenant Mohammed Damir et Zakaria Miloudi, chef du mouvement "affilié" à Assirat Al Moustaqim directement mis en cause dans les opérations-suicide du 16 mai.
Youssef Fikri, arrêté en août 2002 pour "appartenance à un groupe criminel", a reconnu trois meurtres commis pour punir des comportements "anti-islamiques". Il se réfère ouvertement à divers "cheikhs", dont Oussama ben Laden, le chef du réseau Al-Qaïda.
Zakaria Miloudi, 35 ans, a purgé une peine d’un an de prison à Casablanca pour avoir ordonné la lapidation d’un "dépravé", retrouvé mort dans un bidonville. Il a été à nouveau arrêté début 2003 dans le cadre d’enquêtes menées dans les milieux de la Salafia Jihadia.
La plupart des kamikazes du 16 mai ont été recrutés dans les rangs de son mouvement Assirat Al Moutaqim (le Droit chemin).
Les chefs d’inculpation des 31 prévenus du procès qui s’ouvre à Casablanca concernent aussi bien des meurtres, dont certains ont été commis il y a plusieurs années, que des agressions, des vols ou encore la falsification de passeports - certains délits mineurs recouvrant en réalité, selon l’accusation, le financement des groupes intégristes.
AFP