En effet, six poseurs de bombes marocains ont été identifiés par la police espagnole comme les responsables de ces attentats meurtriers. L’un d’eux, en l’occurrence Jamal Zougam, a été vu quelques heures avant l’explosion. Selon le journal espagnol El Pais, Zougam serait lié à certaines personnes impliquées dans les attentats de Casablanca de mai dernier. A l’heure où nous mettions sous presse, aucune information n’a été donnée sur les cinq autres.
La police espagnole a découvert une cassette vidéo près de la Mosquée de Madrid qui revendiquait les attaques au nom d’Al Qaida. C’est l’authentification de la cassette qui a dévoilé l’implication des 6 Marocains.
La liste des auteurs des attentats de Madrid pourrait s’élargir pour englober d’autres activistes présumés de nationalités diverses. Le Jordanien Fadel Nazzal Al-Khalayleb, surnommé Abou Moussab Al-Zarkaoui, est considéré comme l’un des instigateurs. Il compte parmi les experts en armes chimiques et biologiques d’Al Qaida. Sa tête est mise à prix pour 10 millions de dollars. Un Algérien, dont l’identité n’a pas été révélée, a été mis hier mardi 16 mars à la disposition de la justice espagnole pour sa probable implication dans les attentats de Madrid. C’est ce qu’a indiqué le gouvernement autonome du Pays basque.
Il devait être déféré le jour même devant le juge Baltasar Garzon, de garde à l’Audience nationale, principale instance pénale espagnole. Il avait déjà été contrôlé à la mi-janvier à Saint-Sébastien par la police autonome basque dans une affaire de trafic de drogue et de tapage nocturne.
Une cérémonie œcuménique à la mémoire des victimes des attentats de Madrid, devait avoir lieu hier mardi à Rabat, en présence d’Ana Palacio, ministre espagnole des Affaires étrangères.
L’Europe se mobilise pour débusquer les “maquis” terroristes. Ainsi, les autorités italiennes ont procédé à la vérification de possibles connexions espagnoles et marocaines.
De ce fait, Abdelkader Laagoub, Marocain de souche, âgé de 38 ans et arrêté en février dernier, a été soumis à un nouvel interrogatoire, soutient la Repubblica, qui affirme qu’un film vidéo sur des opérations de guérilla en Irak, ainsi que les pièces d’identité des sept agents secrets espagnols tués dans une embuscade en Irak le 29 novembre dernier, auraient été retrouvés chez lui.
Les autorités italiennes s’intéressent également au prédicateur marocain Mohamed Rafik, arrêté en octobre 2003 sur mandat de la justice marocaine après les attentats de Casablanca.
Mohammed EL HARRATI L’Economiste 17.03.04