Une chose est sûre, si les prix restent maintenus dans les proportions actuelles, il faut s’attendre à une levée de boucliers chez les transporteurs de marchandises et de voyageurs dont la charge carburant est proche des 60%. Même si l’on reconnaît les avantages avérés du 50 ppm sur la qualité de l’air et la lutte contre la pollution, pour les transporteurs ce carburant reste cher comparé au gasoil normal. Leur argument est « qu’il se consomme plus vite ».
De sources sûres, pour parer à une telle situation, les pouvoirs publics ont anticipé. Ils auraient décidé une baisse, dès le mois d’avril, sur les prix actuels du 50 ppm de manière à les aligner sur la tarification en vigueur du gasoil normal (soit autour de 7,30 DH/litre).
Par ailleurs, une nouvelle formule régit désormais le différentiel transport des hydrocarbures. Un ajustement qui s’impose, car le différentiel n’a pas subi de révision depuis une quinzaine d’années. « Le prix des hydrocarbures a été révisé à la hausse plusieurs fois sans pour autant que le différentiel transport suive », soulignent des distributeurs. Or, selon eux, les deux centimes consentis jusque-là ne représentent pas plus que 60 à 70% du coût réel et ne couvrent pas pour autant le coût de revient et la facture réelle.
Ainsi, au fur et à mesure les stations-service s’éloignent, le différentiel transport augmente au bénéfice des distributeurs. A titre d’exemple, le différentiel transport de combustibles liquides dits « produits blancs » est fixé à 6 DH par hectolitre pour la ville de Rabat, 4 DH/hl pour Casablanca, 2 DH/hl pour Mohammédia... Autrement, ce coefficient varie selon les villes et les régions. Plus on s’éloigne du site d’approvisionnement, et donc de raffinage, plus la différence est importante. Le plus élevé étant celui de Tata, Figuig et Tan-Tan compte tenu de l’éloignement de la raffinerie de Mohammédia.
Sur le même registre, la structure des prix des hydrocarbures telle que fixée conjointement par les départements de Nizar Baraka et Amina Benkhadra fixe le prix du butane à 3333 DH la tonne. Le supercarburant, le gasoil et le gasoil 50 ppm sont respectivement de 1 DH, 7,2 DH et 7,48 DH le litre. Quant au fuel-oil destiné à la production de l’énergie électrique, il est arrêté à 2373 DH la tonne. Enfin, le fuel spécial est fixé à 2573 DH/t.
Source : L’Economiste - A. R. & B. T.