Le procès de Moufide Bouchibi à la Cour d’appel de Bordeaux n’a pas fini de livrer ses secrets. L’homme, âgé de 41 ans, est poursuivi pour des crimes d’importation de stupéfiants, le cannabis en l’occurrence, et d’association de malfaiteurs. Il est soupçonné d’avoir organisé plusieurs go-fast entre le Maroc et la France à la fin des années 2000. Pour ces faits, l’avocate générale a requis contre lui une peine de 18 ans de prison, fait savoir France Bleu.
La réquisition de l’avocate générale est plus sévère que la sentence du tribunal de première instance qui avait condamné, en septembre dernier, Moufide à 16 ans de prison et au versement de trois millions d’euros d’amende. Dans l’acte d’accusation, l’avocate générale a insisté sur « la logistique du réseau criminel » dirigé par « l’insaisissable Moufide Bouchibi qui voyageait sous de fausses identités ».
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L’avocate évoque « ces neuf convois entre le Maroc, l’Espagne et la France à bord de grosses cylindrées », pour lesquels le prévenu a fait usage de « téléphones codés », de « kalachnikov et pistolet 9 mm » afin de convoyer la drogue vers Agen, Besançon ou Brest. Les expertises ont certifié « la ressemblance, la conformité des voix » de Moufide avec celle entendue sur les audios des écoutes téléphoniques réalisés entre « le Boxeur ou Ronaldo » et un certain « Mouf », « surnom donné au prévenu par les autorités marocaines ».
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Moufide Bouchibi a été condamné pour la première fois en 1997, à l’âge de 17 ans. En 2008, il écope de huit ans de prison pour avoir utilisé le passeport de son cousin pour fuir au Maroc et à Dubaï. « Il rentre, il sort de prison, le trafic de drogue est un mode de vie pour lui », a déclaré l’avocate générale, citant en outre une autre procédure contre Moufide « pour assassinat et tentative d’assassinat ». Les quatre avocats de Moufide Bouchibi ont contesté la validité des écoutes téléphoniques évoquées par le ministère public. Ils envisagent de plaider la relaxe pure et simple de leur client.