L’Espagne et l’Algérie ont convenu d’augmenter la capacité du Medgaz de 8 à 10 milliards de mètres cubes par an pour satisfaire la demande espagnole après la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME) en octobre dernier par l’Algérie. Les travaux ont été réalisés mais les autorisations nécessaires n’ont pas été obtenues pour sa mise en service, fait savoir Merca2.
La crise diplomatique entre les deux pays, née au lendemain du soutien de l’Espagne au plan marocain d’autonomie du Sahara, a compliqué les choses. Non seulement elle a bloqué l’extension effective du Medgaz à 10 milliards de mètres cubes par an, mais elle a aussi poussé Blackrock, un fonds d’investissement américain qui gère le Medgaz avec Naturgy et Sonatrach, à renoncer à son projet d’augmenter la capacité de l’infrastructure à 16 milliards de mètres cubes par an, grâce à la construction d’un deuxième gazoduc sous-marin.
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Des sources consultées ont confirmé que « BlackRock a commandité une étude de faisabilité du projet au début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, mais après la rencontre entre Pedro Sanchez et le roi Mohammed VI en avril dernier, le service technique de Medgaz a été informé que le projet a été annulé ».
La société nationale algérienne d’énergie, Sonatrach, a déjà informé Naturgy et BlackRock de l’intention des autorités algériennes de revoir le prix de cession du gaz fourni à l’Espagne via Medgaz. Par la suite, le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, a prévenu que son pays n’hésitera pas à rompre ses contrats gaziers avec l’Espagne si elle fournissait son gaz au Maroc via le GME en sens inverse. Son homologue espagnole, Teresa Ribera, a rassuré que le rôle de l’Espagne se limitera à acheminer du gaz naturel liquéfié (GNL) acheté par le Maroc sur le marché international, après l’avoir transformé dans ses usines de regazéification.