Bilan Jettou : Les « regrets » du Premier ministre

25 juillet 2007 - 02h02 - Maroc - Ecrit par : L.A

Si la présentation du bilan du Premier ministre s’est appuyée sur les performances de son gouvernement dans certains secteurs, sa réponse aux questions des groupes parlementaires hier, a focalisé sur d’autres dossiers. En revenant sur la plupart des points soulevés par l’opposition et par la majorité, Driss Jettou a abordé de nouveaux aspects de l’action de ses ministres comme les dossiers sécuritaires ou les droits de l’homme. Ainsi, au sujet de la poursuite des arrestations arbitraires, le chef de l’exécutif a été catégorique : « Ce sont des allégations n’ayant aucun lien avec la réalité ».

Les enquêtes diligentées par les pouvoirs publics à la suite de plaintes déposées par le Conseil consultatif des droits de l’homme, des ONG ou via la presse, l’ont démontré. Pour les détentions, elles se déroulent sur ordre du parquet général, conformément aux procédures et dispositions de la loi, a ajouté le Premier ministre.

Toujours sur le chapitre des droits de l’homme, le Maroc a fait le choix stratégique de régler définitivement ce dossier. D’ailleurs, dans l’histoire de la justice transitionnelle, l’expérience marocaine est citée comme un modèle. En effet, le délai entre l’élaboration du rapport définitif de l’Instance Equité et Réconciliation et le début de la mise en application de ses recommandations, est le plus court. C’est de notoriété internationale. Sur la couverture sécuritaire, le gouvernement a opté pour son renforcement, selon une approche préventive, basée sur un encadrement appuyé des régions sensibles.

Des efforts ont été accomplis en vue de mettre à la disposition des appareils sécuritaires les moyens matériels et humains pour mieux s’acquitter de leurs missions. Dans ce sens, le gouvernement a mis en place un plan sécuritaire sur 5 ans, préparé par l’ensemble des services de sécurité pour faire face à la menace terroriste et lutter contre le crime sous toutes ses formes, a rappelé Jettou.

Visiblement, le Premier ministre a quelques regrets pour n’avoir pas traité certains dossiers. C’est le cas de la Caisse de compensation. Pour lui, il n’est pas normal que des couches aisées continuent de profiter des ressources publiques destinées au soutien des catégories pauvres de la société. Il est convaincu de la nécessité de revoir les interventions de la Caisse de compensation qui dépasseront cette année 14 milliards de DH. Cette refonte exige « d’ouvrir un dialogue serein et responsable entre tous les intervenants politiques, économiques et associatifs concernés par la lutte contre la pauvreté ».Autre dossier resté en suspens, l’agriculture. Pour Jettou, il faudra renoncer à la céréaliculture dans les zones semi-arides pour la remplacer par des activités agricoles à haute valeur ajoutée.

Sur le chapitre de la santé, il est revenu sur le Ramed ayant fait l’objet de critiques de certains groupes parlementaires, particulièrement au niveau du retard dans l’entrée en vigueur de ce système destiné aux indigents et ceux ayant de faibles revenus. Les études actuarielles nécessaires pour définir la population cible, les sources de financement, la mise en place des outils de gestion sont terminées. « Il fallait assurer la pérennité du régime en misant sur la progressivité dans l’exécution ». Après cette phase, une opération pilote sera lancée dès octobre prochain dans la région de Tadla-Azilal avant de la généraliser à d’autres régions du Maroc.

La promotion de l’emploi n’a pas été en reste. Le gouvernement a mis en place une politique qualifiée de volontariste en vue d’améliorer l’intermédiation dans le marché de l’emploi, le soutien à l’auto-emploi et les premières embauches des jeunes diplômés.

Pour ces derniers, des efforts de solidarité ont été entrepris puisque pas moins de 4.050 jeunes ont été intégrés dans la fonction publique entre 2002 et 2007. Sur ce total, 974 l’ont été au cours de cette année.
Pour le Premier ministre, les dispositions prises en matière de promotion de l’emploi ont eu un effet positif puisque le taux de chômage a reculé à 10% au début de cette année. Cependant, ce niveau reste élevé dans le milieu urbain (15,8%) et particulièrement dans les rangs des jeunes diplômés.

Le départ volontaire à la retraite, plus connu sous le nom générique « DVD », a également été abordé. Ses conséquences positives ont été étalées comme la création de plus de 6.500 PME, avec 22.000 emplois. Mais le Premier ministre reconnaît « la légèreté de certaines administrations » ayant autorisé le départ de certains cadres dont elles avaient encore besoin.

L’Economiste - Mohamed Chaoui

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