Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.
On l’appelle « El Khasser », parce que ses chansons contiennent des mots vulgaires et crus. A 23 ans, Bigg, de son vrai nom Hazeb Taoufik, est l’un des jeunes rappeurs marocains les plus appréciés sur la scène musicale marocaine. Et s’il s’est choisi comme pseudo Bigg, c’est qu’il voit grand, dit-il.
Connu pour son franc-parler, son côté provocateur et grosse gueule, il attire les foules. Comme l’explique son ami et manager Réda, « il s’adresse au public sans langue de bois ». Interprète, compositeur et producteur de musique, il écrit lui-même ses chansons.
Les thèmes qui reviennent le plus souvent dans son premier album sorti en avril 2006, ce sont les problèmes des jeunes (pauvreté, immigration, délinquance, chômage…) mais aussi des thèmes politiques (détenus de Tindouf, ceux de Derb Moulay Cherif…). Etant né et ayant grandi dans un quartier populaire, à Hay Mohammadi, il est bien sensibilisé aux problèmes des jeunes et c’est parfois avec hargne qu’il exprime la colère des « oulad chaâb ».
Philosophe, il traite aussi de thèmes métaphysiques. Dans une de ses chansons, il se demande si « nous sommes ou non véritablement maîtres de notre destinée ». Dans certains de ses morceaux, il raconte sa vie de rappeur, avec ses joies et ses soucis. Pour lui, c’est une autre façon de se rapprocher de ses fans et de se donner un air sympathique. Au cours des six derniers mois, il a gagné 4 prix (2 prix de la meilleure chanson et 2 prix du meilleur album) à l’occasion de deux concours où il était demandé au public de voter pour son artiste préféré par SMS. Pour lui, c’est une réussite. « Il gagne honorablement sa vie avec sa musique », affirme fièrement son manager. Souvent sollicité pour animer des concerts ou des soirées privées, Bigg ne chôme pas.
Sa langue de scène, c’est l’arabe dialectal. « Je cherche à revaloriser la darija qui, ne l’oublions pas, fait partie de notre patrimoine culturel », se plaît-il à marteler. Là encore, Bigg montre qu’il se préoccupe de sujets intéressants. Titulaire d’un Deug en droit français, il est en troisième année de licence et même si la musique lui prend tout son temps, il compte bien poursuivre ses études.
En attendant, Bigg est en train de préparer un deuxième album et il va bientôt entamer une tournée à travers les principales villes du pays. Son ambition, se produire également à l’étranger.
Pour l’heure, il enregistre des morceaux à Londres avec d’autres artistes. Mais il donne rendez-vous à ses fans pour le festival du Boulevard des Jeunes musiciens prévu fin mai-début juin.
L’Economiste - Nadia Belkhayat
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