Biens expropriés : Alger condamne, Rabat clarifie
Alors qu’Alger condamne via son agence de presse ce qu’elle appelle « projet de confiscation des prémices de l’ambassade de l’État algérien au Maroc » et décrit comme « une...
Contrairement aux informations contenues dans le communiqué émis par le ministère algérien des Affaires étrangères, des documents officiels algériens attestent des discussions entre le Maroc et l’Algérie au sujet de l’expropriation de biens de l’État algérien à Rabat.
Il n’y a aucun « projet de confiscation des prémices de l’ambassade de l’État algérien au Maroc », aucune « une violation inqualifiable » comme l’a affirmé le ministère algérien dans un récent communiqué. En témoignent des documents officiels algériens prouvant qu’Alger et Rabat avaient engagé des pourparlers pour l’expropriation d’un local non utilisé, attenant immédiatement au siège du ministère marocain des Affaires étrangères. Les autorités algériennes avaient, dans une correspondance datée du 22 mai 2022 et portant cachet et signature du consulat général d’Algérie à Casablanca, annoncé qu’elles procédaient à l’évaluation du bien, afin de faire une offre de prix de rachat. Aussi, avaient-elles pris l’engagement de libérer le local et déménager son contenu dès conclusion de la vente. Cette correspondance fait suite au souhait exprimé par le Maroc en janvier 2022, celui d’acquérir le bien algérien à l’amiable.
À lire :Biens expropriés : Alger condamne, Rabat clarifie
C’est ainsi que le consul général d’Algérie à Casablanca a été reçu au ministère marocain des Affaires étrangères « pas moins de quatre fois », a confié une source officielle diplomatique à Barlamane. « En outre, huit écrits officiels ont été transmis aux autorités algériennes, lesquelles ont répondu par pas moins de cinq écrits officiels. […] dans deux de leurs écrits, les autorités algériennes ont répondu à l’offre marocaine en indiquant qu’une ‘évaluation domaniale de ces biens est en cours et qu’elle communiquera ses conclusions dès finalisation’ », ajoute-t-elle. L’Algérie n’est d’ailleurs pas le seul pays touché par l’opération d’élargissement des dépendances du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. Cette opération « a concerné, au cours des dernières années, plusieurs bâtiments diplomatiques, notamment ceux de la côte d’Ivoire et de la Suisse », est-il précisé.
À lire :Pourquoi le Maroc exproprie des biens de l’État algérien
De son côté, l’Algérie avait, le 14 mars 2022, fait part au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger de sa décision d’exproprier la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Alger pour cause d’utilité publique, la résidence étant située près du Palais du peuple, « monument historique classé » se trouvant dans une zone à aménager.
Aller plus loin
Alors qu’Alger condamne via son agence de presse ce qu’elle appelle « projet de confiscation des prémices de l’ambassade de l’État algérien au Maroc » et décrit comme « une...
L’expropriation des biens immobiliers de l’État algérien situés au centre de Rabat s’impose au gouvernement d’Aziz Akhannouch.
Aziz Akhannouch, chef du gouvernement marocain, est signataire d’une décision autorisant l’expropriation par le Maroc de biens appartenant à l’État algérien.
Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, a déclaré que l’expropriation par le Maroc de biens immobiliers de l’État algérien à Rabat est un « dossier clos ».
Ces articles devraient vous intéresser :