Ces Belgo-Marocains qui quittent la Belgique pour le Maroc
La Belgique fait face à une fuite des talents belgo-marocains qui « va perdurer ». Ces talents optent pour Casablanca, Marrakech et Rabat au détriment de Bruxelles.
Selon une récente étude menée par le gouvernement flamand, malgré des avancées notables dans plusieurs domaines, les citoyens d’origine migratoire de troisième génération font encore face à des discriminations en Flandre.
Cette étude, que la ministre de l’Intégration Gwendolyn Rutten ne souhaite pas commenter, révèle que le quart de la population flamande est d’origine étrangère.
La troisième génération, qui représente environ 150 000 personnes, présente peu de différences dans certains domaines par rapport aux Flamands de souche. Leur maîtrise du néerlandais et leur niveau d’éducation sont excellents, avec un nombre plus élevé de personnes hautement qualifiées et moins de personnes peu qualifiées que dans la population belge d’origine. De même, 51 % se déclarant non croyants.
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Sur le marché de l’emploi, leurs performances sont également supérieures, avec un taux d’emploi proche de celui des Flamands. Toutefois, les individus originaires de pays hors UE, notamment du Maroc, de Turquie et du Congo, ressentent davantage de discrimination et se sentent moins intégrés.
C’est le cas d’Imane Khammas, 28 ans, comptable à Laakdal, d’origine marocaine. Ses grands-parents ont émigré de Casablanca vers la Belgique dans les années 60. Malgré une éducation belge et une carrière couronnée de succès, elle est toujours confrontée à la discrimination, aussi bien dans le milieu professionnel que dans la recherche de logement.
« J’ai été élevée à Boom. Nous avons toujours de la famille au Maroc, je garde donc un lien fort avec ce pays. Mais je suis née et ai grandi ici, je travaille ici et mes amis sont majoritairement sans antécédents migratoires », confie-t-elle au HLN. « Avec un nom marocain et une couleur de peau différente, je me sens souvent rapidement cataloguée. Cela a commencé dès le lycée. Les filières BSO (professionnel) étaient majoritairement fréquentées par des élèves d’origine étrangère, et on m’a conseillé de suivre cette voie, me disant que je ne pourrais jamais devenir avocate ou comptable. Heureusement, mes parents ont su résister. »
Les préjugés restent un obstacle majeur. « On me fait parfois remarquer que je parle bien le néerlandais. Ce qui pourrait sembler un compliment est pour moi teinté de condescendance.
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