Depuis son arrestation, Marc Moerman a toujours nié les faits, soulignant avoir été victime d’un piège monté de toutes pièces par sa belle famille qui poursuit des objectifs purement financiers. Le 14 avril dernier, le père de famille âgé de 58 ans avait été condamné en première instance par le tribunal de Meknès à 3 ans d’emprisonnement ferme. Mais convaincu de son innocence, il a interjeté appel même s’il savait qu’il pourrait récolter une peine bien plus lourde et définitive, rapporte la Dernière heure.
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Pour ses avocats, Maitres Samiha El Merini et Abderrahim Ababou, cette affaire est l’histoire d’un divorce qui a mal tourné. Après vingt ans de vie commune et suite à une séparation, son ex-épouse l’a accusé d’abus sexuels. L’enquête menée en Belgique n’a pas pu déterminer la véracité des faits, lui confiant même la garde complète de son fils « enlevé » par Samira, son ex-femme qui s’est réfugiée au Maroc. Pour la cour d’appel belge, les accusations de Samira manquaient de crédibilité.
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Pensant avoir le droit de son côté, Marc Moerman, accompagné d’un avocat bruxellois, s’était rendu au Maroc en novembre 2021, pour tenter de retrouver son fils. C’était sans savoir que, déboutée par la justice belge, Samira avait déposé une plainte pour les mêmes motifs au Maroc contre lui. Alors qu’il pensait se rendre à un rendez-vous organisé par la belle famille pour lui permettre de voir son fils âgé de cinq ans, il sera arrêté, présenté au juge d’instruction, incarcéré et condamné. La partie adverse disposait d’un enregistrement audio compromettant réalisé à l’insu de l’ingénieur chimiste. Même si une expertise médico-légale réalisée à la demande de la justice marocaine a établi que la jeune fille, membre de la famille de Samira, qui affirme avoir été violée étant enfant, n’a en réalité pas subi de viol, Marc Moerman sera condamné pour attouchements.
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Détenu depuis neuf mois à la prison de Toulal 2, le père de famille vit dans des conditions extrêmement difficiles. Le dossier est suivi de très près par l’ambassade de la Belgique au Maroc. Même si ses proches prennent régulièrement de ses nouvelles par téléphone, ils espèrent qu’ils réussiront à obtenir du Maroc, la possibilité qu’il purge sa peine en Belgique.
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Pour sa part, Samira a été condamnée par défaut en Belgique pour non-présentation d’enfant, à un an d’emprisonnement ferme. La condamnation n’est pas prise en compte par les autorités marocaines.