A quand l’automobile "verte" au Maroc ?

27 décembre 2007 - 13h39 - Maroc - Ecrit par : L.A

Au Maroc la question écologique est tout sauf une priorité. Une question, non pas que l’on pose en dernier ressort face à un vendeur dans un showroom, mais plutôt qu’on ne se pose jamais !

Il ne faut pas être un pur passionné automobile pour constater combien l’on parle, actuellement en Europe, d’écologie en matière de moyens de transport à quatre roues. Depuis l’entrée en vigueur des normes anti-pollutions Euro IV, constructeurs et presse spécialisée se sont littéralement déchaînés. Certains en ont fait plus qu’un sujet à répétition ou même un lobby : un véritable fonds de commerce. On nous crie sur tous les toits que, désormais, le seuil critique et flatteur à atteindre (pour une voiture) est celui compris entre 120 et 130 g de CO2 par km.

On nous casse les oreilles – surtout nous autres journalistes spécialisés – de voitures à moteurs hybrides (essence et électricité) à chaque grand Salon automobile de la planète. On nous bassine avec de nouveaux mots ou standards inventés pour la circonstance, tels que « flexi-fuel », « biocarburant »… Même une voiture low-cost comme la Dacia Logan se la joue écologique, en arborant le logo « éco2 » (propre à la gamme Renault), histoire de dire qu’elle serait capable d’émettre seulement 97 g de CO2/km, soit moins qu’une Prius, la voiture hybride de Toyota.

Puis il y a le grand thème du moment, celui du « bonus écologique », qui est le plus à la mode ces derniers temps et qui trouve une légitimité économico-financière par rapport à la même préoccupation. Le bonus écologique, c’est cette prime qu’un acheteur peut se voir déduire de sa facture proformat, du fait des subventions accordées par les pouvoirs publics. C’est le cas en France où, récemment, le ministère de l’Ecologie – parce qu’ils en ont un dédié qu’à cela – a présenté un système ou barème de bonus-malus applicaple pour tout achat de véhicule neuf. Il en découle que le bonus pourra aller jusqu’à 1.000 euros pour les véhicules neufs les moins polluants (de 130 à moins de 100 g de CO2/km) et le malus jusqu’à 2.600 euros pour les plus polluants (plus de 160 g CO2/km ou plus de 15 ans d’âge).

Tout cela est bien. Tellement bien, qu’il nous laisse penser, rêver, puis regretter que le « vert » soit totalement absent de notre quotidien réel et de nos mentalités. Au Maroc la question écologique est tout sauf une priorité. Une question, non pas que l’on pose en dernier ressort face à un vendeur dans un showroom, mais plutôt qu’on ne se pose même pas ! Est-ce par manque de moyens, de volonté politique ou juste une carence d’ordre culturel ? C’est un peu de tout à la fois. Près de la moitié de notre parc automobile a déjà dépassé les quinze années en tours de roues. Et personne ne s’en plaint. Circulez en ville et vous verrez tous ces tuyaux d’échappement qui rejettent en bloc des nuages de dioxyde carbone, le principal gaz à effet de serre. Nos poumons broient déjà du noir, mais personne n’en parle. C’est une autre « vérité qui dérange ». Sauf qu’elle n’est pas verte de couleur, mais plutôt transparente. Elle est donc invisible ou inaperçue. C’est pareil !

Aujourd’hui le Maroc - Jalil Bennani

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Automobile - Environnement - Toyota

Ces articles devraient vous intéresser :

Le marché automobile marocain retrouve des couleurs

Le marché automobile marocain affiche un rebond encourageant en juillet 2024, avec 14 219 véhicules neufs vendus, soit une hausse de 8,42 % par rapport à juillet 2023. Cette embellie estivale fait suite à un léger fléchissement le mois précédent.

Maroc : Coup de frein à la voiture électrique, voici pourquoi

Le ministère marocain de l’Agriculture a décidé de surseoir à son projet d’acquisition de véhicules électriques en raison de l’insuffisance de bornes de recharge dans le royaume.

Renault va produire plus de véhicules électriques au Maroc

Renault ambitionne d’ici 2027 de lancer huit nouveaux modèles hybrides et électriques (E-Tech) et de doubler le bénéfice net par unité vendue hors d’Europe et notamment au Maroc.

Maroc : des coupures d’eau envisagées

Alors que le Maroc subit actuellement sa sixième année de sécheresse consécutive, le gouvernement envisage de prendre des décisions radicales pour rationaliser l’eau potable.

Le marché des véhicules d’occasion au Maroc atteint des records

Le marché des véhicules d’occasion est en pleine expansion au Maroc. Plus de 700 000 transactions ont été enregistrées en 2023, contre 163 504 pour les véhicules neufs. Le marché reste toutefois confronté à la prédominance de l’informel.

Maroc : le secteur de la location de voitures en péril

Le secteur de la location de voitures au Maroc est en crise. Les professionnels du secteur se plaignent de l’introduction d’un nouveau cahier de charges et de l’offre largement supérieure à la demande. La reprise n’est pas près de s’amorcer.

Maroc : voici les plages les plus propres cette année (classement 2023)

Le Pavillon Bleu, label international dédié à qualité des plages et des ports de plaisance, flottera sur 27 plages marocaines et trois marinas lors de la saison estivale 2023. Les voici

Déchets de l’Aïd al-Adha : un casse-tête pour les villes marocaines

Au Maroc, la gestion des déchets pendant la période de la célébration de l’Aïd al-adha reste l’un des défis que peinent à relever chaque année les autorités locales.

Maroc : les voitures de fonction sous haute surveillance

L’administration publique marocaine veut en finir avec le phénomène de l’exploitation des voitures de service à des fins personnelles pendant la période des vacances. Les services compétents de la police et de la gendarmerie royale sont mobilisés à...

17% des voitures Renault vendues dans le monde ont été produites au Maroc

Renault Group Maroc franchit en avance ses objectifs d’intégration locale et de sourcing local, dépassant ainsi les engagements de l’écosystème Renault. En effet, avec un taux d’intégration locale, hors mécanique, atteignant 65,2 % en 2022 pour un...