Réclamé par les autorités marocaines, le Marocain accusé d’avoir dirigé une organisation criminelle dédiée au trafic de migrants subsahariens, s’est opposé ce mardi à son extradition lors de l’audience à l’Audience nationale. Estimant que ses droits seront violés au Maroc, il a demandé l’asile en Espagne.
L’Audience nationale a tenu ce mardi l’audience d’extradition vers le Maroc de Yassine Salhi, le Marocain réclamé par son pays pour avoir fait entrer illégalement en Europe depuis Nador des migrants subsahariens, en échange de 15 000 à 20 000 dirhams (entre 1 300 et 1 800 euros). Avec son réseau, il menait ce trafic de migrants depuis 2009 et organisait jusqu’à trois opérations de transfert de migrants sur des bateaux pneumatiques par semaine, explique le parquet marocain.
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Arrêté le 17 août à Roquetas de Mar (Almería), l’accusé a indiqué qu’il avait déjà demandé l’asile en Espagne, estimant que les accusations portées contre lui relèvent d’une « histoire montée de toute pièce par les services secrets marocains » en raison de son engagement militant.
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Pour le parquet espagnol, toutes les conditions prévues dans l’accord d’extradition signé entre les deux pays en 2009 sont remplies. La défense du Marocain, pour sa part, évoque les violations de droits de l’homme au Maroc et dans la région du Maghreb en général pour s’opposer à l’extradition. Un argument rejeté par le parquet espagnol qui estime que ces violations ne sont pas suffisamment prouvées.