Pierre Robert, alias "Abou Abderrahmane" a été arrêté mardi à Tanger (nord), soupçonné d’être lié aux attentats du 16 mai qui ont fait 43 morts à Casablanca. Il s’agit du premier non-Marocain cité dans l’enquête.
Le nom de famille du suspect français est Robert et son premier prénom Pierre, a appris l’AFP mercredi à Lyon, les deux autres prénoms cités auparavant dans l’enquête marocaine, Antoine et Richard, n’étant que ses deuxième et troisième prénoms.
"L’homme qui a rencontré ben Laden", titre le quotidien Al Bayane publiant la photo de Pierre Robert à côté de celle du chef d’Al Qaïda. Le Français "a rencontré Oussama ben Laden et a subi en Afghanistan une formation adaptée à l’exécution des attentats terroristes", assure le journal.
La rencontre du suspect français avec ben Laden et ses "bonnes relations" avec les groupes islamistes à l’étranger ont conduit des intégristes marocains à en faire leur "émir", affirme de son côté Assabah.
A Tanger où il résidait avec sa femme marocaine et ses deux enfants, Robert Richard a constitué une cellule de huit membres qui se réunissait notamment "dans le quartier Saddam, construit anarchiquement après la guerre du golfe au début des années 90", rapporte Al Ahdath Al Maghribia.
Le suspect français s’est également distingué auprès des intégristes marocains par sa maîtrise de la langue arabe, ajoute ce journal.
Il assurait la coordination entre les membres de la Salafia Jihadia de Tanger (nord) et de Fès (centre), écrit encore Al Ahdath qui établit, comme plusieurs journaux, un lien direct entre le Français et ce groupe intégriste interdit auquel appartiennent de nombreux suspects déjà arrêtés.
Des attentats devaient être perpétrés à Fès avant ceux du 16 mai à Casablanca, précise Al Ahdath Al Maghribia. Mais l’étroite surveillance policière des membres de la Salafia Jihadia dans cette ville a conduit les intégristes à reporter leur projet, ajoute-t-il.
D’autres étrangers venant de France, de Grande Bretagne, de Libye et d’Algérie, feront l’objet de nouveaux avis de recherche, croit savoir de son côté Al Ittihad Al Ichtiraki.
Selon ce journal, un ressortissant turc aurait été arrêté au Maroc dans le cadre de l’enquête sur les attentats. "Il pourrait avoir des relations avec Pierre Robert du fait que ce dernier s’est converti à l’islam en Turquie où il a passé plusieurs années".
Les autorités marocaines, qui considèrent Pierre Robert comme "dangereux", n’ont pas encore fourni mercredi d’indications sur son rôle dans les attaques-suicide de Casablanca.
AFP