Malika El Aroud, condamnée pour terrorisme en 2008, est décédée à l’âge de 64 ans. Cette femme, qui avait la double nationalité belge et marocaine, avait été déchue de sa nationalité belge en 2017 pour avoir « gravement manqué à ses devoirs de...
RABAT (AP) - Les opérations de police se poursuivent au Maroc dans le cadre de l’enquête sur les réseaux islamistes impliqués dans les attentats du 11 mars à Madrid, apprend-on vendredi de source gouvernementale marocaine.
Des interpellations ont notamment été effectuées dans le "nord du Maroc", a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Nabil Benabdallah. "Les investigations sont menées sans relâche".
Au moins quatre des Marocains actuellement inculpés en Espagne, dont le suspect numéro un, Jamal Zougam, sont originaires de cette région, autrefois sous tutelle coloniale espagnole et où l’espagnol est encore largement pratiqué. Deux des suspects ont par ailleurs suivi une formation supérieure à l’université des sciences de Tétouan (260km au nord-est de Rabat).
Une source gouvernementale a par ailleurs "formellement démenti" des informations rapportées vendredi par la radio espagnole Cadena Ser et le journal marocain "Al Adath al Maghribiya", selon lesquelles un suspect aurait été interpellé à Tétouan en possession de plans de la gare d’Atocha à Madrid.
"Des gens sont interpellés, interrogés et relâchés comme dans toute enquête antiterroriste. Il s’agit d’opérations de police naturelles entrant dans le cadre de la coopération sécuritaire maroco-espagnole", a précisé à l’Associated Press cette source ayant requis l’anonymat. Ces opérations d’interpellation et de perquisitions visent notamment les filières islamistes du Groupe islamiste combattant (GICM) et de la Salafiya Jihadia, des groupes salafistes clandestins soupçonnés pour les attentats de Madrid et accusés par les autorités marocaines d’avoir commis les attentats de Casablanca (45 morts, le 16 mai)
La presse marocaine, comme le quotidien "Aujourd’hui le Maroc", dénonçait par ailleurs vendredi "un ratage sécuritaire des services secrets espagnols" après les mises en garde de Rabat sur la dangerosité de certains des suspects de Madrid. "Malgré les alertes marocaines, les terroristes impliqués étaient libres de leurs mouvements", déplore le quotidien reprenant l’analyse faite à Rabat dès le 14 mars que les conclusions marocaines sur les attentats de Casablanca avaient été "insuffisamment exploitées" par le gouvernement espagnol pour des "raisons politiques". "Les Espagnols n’ont pas pris au sérieux l’alerte du 16 mai", écrit "Maroc-Hebdo".
"Aujourd’hui le Maroc" revient par ailleurs sur "les connexions marocaines" impliquées dans les attentats de Madrid en insistant sur le nom de Jamal Zougam, mais également de Mohamed Guerbouzi (installé au Royaume Uni) et d’Abdelkrim Thami Mejjati, un Franco-Marocain en fuite et déjà recherché pour son rôle présumé dans les attentats de Casablanca et Riyad en 2003.
"Mejjati est un gros poisson mais son rôle précis est encore incertain", a confirmé à l’Associated Press la même source gouvernementale.
Les noms de Zougam, Guerbouzi et Mejjati devaient par ailleurs être au centre de la visite de travail actuellement effectuée depuis jeudi au Maroc par le juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière, officiellement saisi du volet français de l’enquête sur les attentats de Casablanca. AP
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