Les contacts entre le GIA et la Salifiya était bien établis. Aussi, Mohamed Damir, un émir d’un groupe de la Salifiya Jihadiya de 31 personnes, a-t-il avoué devant le parquet de Casablanca, lors de sa comparution, que des membres algériens du GIA, avaient participé à des réunions secrètes dans la maison de l’avocat Ahmed Filali Azmir, avocat au barreau de Casablanca, avec des éléments du GIA algériens. Son complice Bouchaïb Maghdar a reconnu les mêmes faits. Des noms ont même été avancés, il s’agit, entre autres, d’Abou Youssef, alias Moussa, d’Abou Bilal, d’Azzeddine Abou Al Qaaqaa. Mais il est évident que cela ressemble plus à des noms de guerre.
Selon la même source, l’avocat Filali Azmir aurait utilisé l’argent obtenu par le recèle de produits volés en suède, pour acheter un lopin de terre de 300 m2 destiné à construire une maison pour abriter les membres de la GIA installés au Maroc.
Filali Azmir, arrêté au début du mois de janvier en liaison avec l’enquête sur la Salifiya Jihadiya est en étroite relation avec son gendre Abdel Hafid Dib qui vit en Suède depuis le début des années quatre-vingt-dix.
Lors de chaque visite au Maroc, Dib recevait chez son gendre des amis très particuliers, qu’il présentait , selon les déclarations d’Azmir, comme vivant en Suède. Il s’agit notamment de Bouchaïb Maghder et l’un de ses amis Mohamed Damir, qui serait l’émir du groupe.
Plus tard, lorsque Damir fut recherché pour vole de voitures, il s’est adressé à Azmir pour le défendre. Celui-ci a défendu également Ahmed Akhrif, gendre de Damir, arrêté dans le cadre d’une bande criminelle en liaison avec Youssef Fikri.
Par ailleurs, Bouchaïb Maghder a avoué avoir livré des bijoux, des montres de valeur et des lunettes volés en suède, à Filali Azmir qui devraient s’occuper du recèle et de pourvoir le GIA algérien des fonds obtenus.
L’existence de liens entre les Groupes islamiques armés algériens et les groupes de la Salifiya Jihadiya est plus que certaine, soit directement à travers les frontières, ou par le biais des ressortissants marocains vivant en suède, en Belgique ou en France, qui ont des contacts avec des élememts du GIA en Europe. Le journal espagnol "La Razon" a même assuré de façon catégorique que les équipes de la sécurité marocaine (police judiciaire, contre espionnage et intelligence militaire), assistées de spécialistes du FBI, d’équipes du CNI et de la garde civile espagnole, ont "clairement établi l’implication d’un important groupe d’Algériens dans la préparation des attentats, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Maroc ".
AlBayane.