Malika El Aroud, condamnée pour terrorisme en 2008, est décédée à l’âge de 64 ans. Cette femme, qui avait la double nationalité belge et marocaine, avait été déchue de sa nationalité belge en 2017 pour avoir « gravement manqué à ses devoirs de...
Plusieurs centaines de milliers de Marocains ont défilé dimanche matin dans le centre de Casablanca (100km au sud de Rabat) pour dire "non au terrorisme" après les attentats du 16 mai qui ont fait 43 morts et une centaine de blessés.
A l’appel de plusieurs partis politiques de la majorité et d’un collectif d’associations et d’ONG baptisé "Front uni contre le terrorisme", au moins "500.000 personnes", selon une première estimation du ministère de l’Intérieur, se sont rassemblées sous un soleil de plomb vers 9h30 (heure locale et GMT) devant l’hôtel Farah (ex-Safir), un des cinq sites du centre-ville de Casablanca visés par le commando de 14 kamikazes.
Brandissant des drapeaux marocains, des portraits des rois Hassan II et Mohammed VI, et des photos des victimes des attentats, les manifestants scandaient "non à la violence, non à la haine, non au terrorisme, oui à la démocratie".
Plusieurs milliers de manifestants brandissaient également le dessin d’une main ouverte frappée du slogan "touche pas à mon pays". Alors que deux symboles de la présence millénaire des juifs au Maroc ont été ciblés par les attentats (l’ancien cimetière juif de Casablanca et le cercle de l’Alliance israélite), plusieurs centaines de personnes scandaient "juifs et Marocains, tous citoyens, tous Marocains".
"Désormais, c’est à nous, la gauche marocaine, de nous mobiliser pour reconquérir le terrain laissé aux islamistes", a déclaré Abraham Serfaty, ancien dissident marxiste du régime de Hassan II et de confession juive.
Les organisateurs de cette marche ont refusé de défiler aux côtés des militants islamistes "modérés" du Parti de la justice et du développement (PJD) devenu la troisième force politique du royaume après les élections législatives de septembre 2002. Prenant acte samedi de l’hostilité des organisateurs à la présence de ses militants, le PJD a renoncé à participer à cette manifestation, la première du genre organisée au Maroc.
"Les islamistes sont tous des assassins", ont ainsi scandé dimanche plusieurs dizaines de militants de l’extrême gauche.
L’association islamiste "Justice et bienfaisance" avait de son côté maintenu sa participation à cette marche nationale. Plusieurs milliers de ses militants ont toutefois été interdits d’accès au centre-ville de Casablanca par les autorités marocaines, soucieuses d’éviter des affrontements entre "islamistes" et "démocrates".
Plusieurs autocars transportant des militants de l’association ont ainsi été immobilisés sur les artères menant au centre-ville. "Tout ce qui portait une barbe ou un voile a été empêché d’accès", a déploré Nadia Yassine, porte-parole de Justice et bienfaisance.
Plusieurs membres du gouvernement et de hauts responsables marocains ont pris part à la manifestation, parmi lesquels l’ancien Premier ministre socialiste Abderrahmane Youssoufi, le ministre d’Etat Abbas el Fassi et le conseiller économique du roi Mohammed VI, André Azoulay.
Aucun incident notable n’était à déplorer à la mi-journée.
Associated Press
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