
Cinq individus, âgés entre 22 et 46 ans, soupçonnés d’appartenir à l’organisation terroriste Daesh et de préparer des attentats contre des installations vitales et des institutions sécuritaires, ont été arrêtés par les forces de sécurité marocaines.
Rabat a réagi à l’interpellation de trois de ses nationaux impliqués dans les attentats de Madrid en assurant vouloir « collaborer activement à la recherche de la vérité ». Premier acte concret de cette coopération, l’envoi à Madrid d’une équipe de spécialistes marocains de l’antiterrorisme qui travaillent très étroitement avec leurs homologues espagnols depuis les attentats islamistes du 16 mai à Casablanca.
Elles-mêmes engagées dans une véritable course contre la montre pour endiguer la menace terroriste, les autorités marocaines sont par ailleurs préoccupées « par une utilisation politique étroite des arrestations de Madrid qui pourrait être préjudiciable à la communauté marocaine résidente en Espagne ». Sous la présidence de Jose-Maria Aznar, le dialogue diplomatique maroco-espagnol s’est considérablement dégradé, comme en témoigne l’incident militaire de l’îlot Perjil-Leila en juillet 2002, dénoué grâce à une médiation américaine.
En dépit de ses efforts sécuritaires, le Maroc est en effet considéré par les services de renseignements occidentaux comme l’un des talons d’Achille de la sécurité européenne. Payant le prix de son ouverture démocratique, saluée tant à Washington qu’à Paris, le royaume est devenu l’un des pays les plus fluides du Maghreb en termes de circulation des personnes et des transferts financiers grâce à un réseau bancaire performant, mais insuffisamment contrôlé.
L’origine géographique des trois suspects, dont deux sont nés à Tanger et le troisième à Tétouan, devrait en outre redonner un coup de projecteur international sur le nord du Maroc, une région gangrenée par la contrebande. C’est d’ailleurs dans cette zone à forte implantation islamiste qu’ont été signalés deux islamistes marocains arrêtés en juin 2003 en Espagne. L’un d’eux, Hicham Temsemani, est le frère de Rachid Temsemani, un baron du trafic de drogue entre le Maroc et l’Espagne arrêté en 2000.
Hicham Temsemani a été extradé vendredi de l’Espagne vers le Maroc, qui a engagé en août 2003, et peut-être trop tardivement, une vaste opération de lutte contre les réseaux de la drogue et du financement régional du terrorisme international.
Ces articles devraient vous intéresser :