Il y a trois ans, cinq personnes ont été arrêtées alors qu’elles s’apprêtaient à commettre une attaque en France. Un commando de cinq femmes avait révélé le rôle actif des femmes dans le jihad.
Elles sont soupçonnées d’avoir voulu lancer des attaques en septembre 2016, en suivant les consignes de Rachid Kassim, un homme qui s’est rendu coupable d’avoir inspiré l’assassinat d’un policier et de sa femme à Magnanville, en juin 2016, et celui d’un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray, en Normandie, en juillet de la même année.
Aux dires des magistrats, n’eût-été un choix de mauvais carburant, il y aurait eu effusion de sang à Paris, ce jour là. En effet, dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, après avoir envoyé une vidéo de revendication à Rachid Kassim, deux des accusées, Inès Madani et Ornella Gilligmann, ont garé, devant des restaurants, près de Notre-Dame, une Peugeot 607 remplie de six bonbonnes de gaz.
Elles ont jeté une cigarette, après avoir aspergé la voiture de gasoil. Mais, il n’y a pas eu d’explosion. Ornella Gilligmann a été arrêtée le 6 septembre dans le sud de la France alors qu’elle tentait de prendre la fuite tandis qu’Inès Madani, suivant les conseils de Rachid Kassim, se rendait chez une autre femme, Amel Sakaou.
Ces deux femmes ont été rejointes par Sarah Hervouët, elle aussi guidée par le jihadiste sur des messageries cryptées. Le même média écrit que le 8 septembre, se sachant traquées par la police, elles ont quitté leur appartement, armées de couteaux de cuisine. Sur le parking, Sarah Hervouët a porté un coup de couteau à un policier en civil qui se trouvait dans une camionnette.
Inès Madani sera jugée pour "tentative d’assassinat" sur le policier mais elle nie avoir voulu s’attaquer à lui ; elle lui aurait crié, "Tue-moi", voulant mourir en martyr. Encourant la perpétuité, elle aurait fait figure de mentor pour les "soeurs" du jihad.
Elle est notamment connue pour avoir incité des femmes à rejoindre Daesh. Mais, pour son avocat, Laurent Pasquet Marinacce, cette image de mentor n’est qu’une "légende", l’affaire de Notre-Dame relevant "d’une émulation collective". Selon lui, "les grands responsables, ce sont les hommes qui, en Syrie, ont tiré les ficelles".
Le procès, qui se tient devant la Cour d’Assises spéciale, composée uniquement de magistrats professionnels, devrait se terminer le 11 octobre.