Attentat raté à Paris : cinq femmes au banc des accusés

23 septembre 2019 - 15h40 - France - Ecrit par : G.A

Cinq femmes âgées de 24 à 42 ans, jihadistes présumées, ainsi que leur inspirateur comparaîtront, à partir de ce lundi, devant la justice. C’est la première fois que cinq femmes sont jugées aux Assises en France, dans un dossier terroriste. Une sixième comparaît pour le délit de "non dénonciation de crime terroriste".

Il y a trois ans, cinq personnes ont été arrêtées alors qu’elles s’apprêtaient à commettre une attaque en France. Un commando de cinq femmes avait révélé le rôle actif des femmes dans le jihad.

Elles sont soupçonnées d’avoir voulu lancer des attaques en septembre 2016, en suivant les consignes de Rachid Kassim, un homme qui s’est rendu coupable d’avoir inspiré l’assassinat d’un policier et de sa femme à Magnanville, en juin 2016, et celui d’un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray, en Normandie, en juillet de la même année.

Aux dires des magistrats, n’eût-été un choix de mauvais carburant, il y aurait eu effusion de sang à Paris, ce jour là. En effet, dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, après avoir envoyé une vidéo de revendication à Rachid Kassim, deux des accusées, Inès Madani et Ornella Gilligmann, ont garé, devant des restaurants, près de Notre-Dame, une Peugeot 607 remplie de six bonbonnes de gaz.

Elles ont jeté une cigarette, après avoir aspergé la voiture de gasoil. Mais, il n’y a pas eu d’explosion. Ornella Gilligmann a été arrêtée le 6 septembre dans le sud de la France alors qu’elle tentait de prendre la fuite tandis qu’Inès Madani, suivant les conseils de Rachid Kassim, se rendait chez une autre femme, Amel Sakaou.

Ces deux femmes ont été rejointes par Sarah Hervouët, elle aussi guidée par le jihadiste sur des messageries cryptées. Le même média écrit que le 8 septembre, se sachant traquées par la police, elles ont quitté leur appartement, armées de couteaux de cuisine. Sur le parking, Sarah Hervouët a porté un coup de couteau à un policier en civil qui se trouvait dans une camionnette.

Inès Madani sera jugée pour "tentative d’assassinat" sur le policier mais elle nie avoir voulu s’attaquer à lui ; elle lui aurait crié, "Tue-moi", voulant mourir en martyr. Encourant la perpétuité, elle aurait fait figure de mentor pour les "soeurs" du jihad.

Elle est notamment connue pour avoir incité des femmes à rejoindre Daesh. Mais, pour son avocat, Laurent Pasquet Marinacce, cette image de mentor n’est qu’une "légende", l’affaire de Notre-Dame relevant "d’une émulation collective". Selon lui, "les grands responsables, ce sont les hommes qui, en Syrie, ont tiré les ficelles".

Le procès, qui se tient devant la Cour d’Assises spéciale, composée uniquement de magistrats professionnels, devrait se terminer le 11 octobre.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Terrorisme - Procès

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les casinos sous haute surveillance

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les services compétents du ministère de l’Intérieur ont effectué des missions de contrôle dans sept casinos entre avril et septembre 2024, et démantelé plusieurs...

Coup de filet au Maroc contre une cellule terroriste planifiant des attaques

Cinq individus, âgés entre 22 et 46 ans, soupçonnés d’appartenir à l’organisation terroriste Daesh et de préparer des attentats contre des installations vitales et des institutions sécuritaires, ont été arrêtés par les forces de sécurité marocaines.

Un dangereux complot terroriste déjoué au Maroc

Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) a réussi à déjouer un plan terroriste dangereux visant le Maroc, commandité par un haut dirigeant de Daech dans la région du Sahel.

Il y a 13 ans, Imad Ibn Ziaten était assassiné par Mohamed Merah

Toulouse accueille ce mardi 11 mars l’hommage national aux victimes du terrorisme. Latifa Ibn Ziaten, dont le fils Imad a été assassiné par Mohamed Merah il y a treize ans, est une figure active de la lutte contre la radicalisation et de la promotion...

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...