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Le secteur de l’industrie de l’eau au Maroc, bien que balbutiant, continue d’intéresser plusieurs sociétés principalement de France, d’Espagne et d’Italie.
Aujourd’hui, les Anglais veulent avoir leur place dans un domaine où la technicité et l’expertise évoluent à grande vitesse, eu égard aux nouveaux défis environnementaux. Pour renforcer leur présence, une mission commerciale menée par British Water était en visite au Maroc les 17 et 18 mars. Ils sont entrés en contact avec plusieurs départements concernés et des entreprises marocaines de traitement des eaux. Or, ces dernières en terme de nombre ne dépassent pas une dizaine. Ainsi, les compagnies britanniques, principalement dans le domaine du recyclage de l’eau, sont au Maroc pour une visite d’étude.
Elles ont eu des rencontres avec les responsables de l’ONEP, se sont rendus au site de Bouregreg et ont eu des contacts avec les départements concernés au ministère de l’Intérieur. Selon Mme Badelia Brett Rooks, Consul général de la Grande-Bretagne, qui a reçu la délégation et des responsables et industriels marocains à sa résidence, lundi à Casablanca, « deux entreprises anglaises dans le domaine de traitement des eaux sont déjà actives au Maroc ». Il s’agit, précise-t-elle, de Bi-Water qui vient de gagner un contrat à l’aéroport de Casablanca et Scott-Wilson qui est une firme d’ingénierie présente surtout dans la construction de villages de pêche dans le Sud.
Pour la diplomate, son pays peut apporter son appui aux programmes de réforme et offrir son expertise au Maroc. De l’autre côté, ajoute Mme Rooks, « nous considérons avec beaucoup d’intérêt les actions que le Maroc mène dans certains pays subsahariens. C’est une dynamique que nous pouvons faire fructifier ensemble ».
Pour revenir à la thématique principale de la visite à savoir le traitement de l’eau, cette technique a commencé au Maroc dans les années 80. A l’époque, des stations d’épuration des eaux usées ont été installées au niveau d’un certain nombre de collectivités locales, principalement Bouznika, Bejaâd, Beni-Mellal et Nador. Des procédés dits biologiques ont été utilisés pour rendre ces eaux moins nocives. Selon Abdelkhalek Benhnini, responsable d’une société de traitement des eaux, il est plus judicieux et rationnel d’agir en amont au niveau des villes du hinterland qui rejettent dans les grandes rivières comme l’Oued Oum Rbiî, Sebou et Tansift.
Ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui. A telle enseigne que le Maroc est aujourd’hui face à une vraie problématique environnementale caractérisée par la pollution des nappes phréatiques et des rivières. Dans les villes où les nappes sont peu profondes, les rejets d’hydrocarbures sont une véritable menace. Les responsables de cette pollution rampante sont peu ou prou sensibilisés sur les effets néfastes pour la santé des populations qui utilisent l’eau des puits, même dans les villes. Un vrai travail sur les mentalités doit être effectué d’urgence, estiment les spécialistes.
Pollueurs-payeurs
Le Parlement a adopté en 1995 la fameuse loi sur les pollueurs-payeurs qui est restée depuis lettre morte. Cette loi est pourtant un vrai acquis dans la mesure où elle a établi des normes et fixé des paramètres de rejet pour chaque type de rejet. Elle s’est, toutefois, heurtée à un problème de mise à niveau des entreprises concernées. Ces dernières mettaient en avant, et continuent de le faire, les surcoûts engagés par l’installation des stations de traitement des rejets liquides ou solides. A titre d’exemple, une station pour un débit de 20 m3/h peut coûter jusqu’à 30 millions de DH.
Source : Le Matin - Mostafa Bentak
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