Arrêté en mars dernier au Maroc, Yoda Félix Bingui, chef présumé de l’un des principaux réseaux de drogue de Marseille, a accepté mardi, lors d’une audience à la Cour de cassation de Rabat, d’être extradé vers la France.
« L’intéressé a accepté son extradition pour les faits de trafic de drogue et entend revenir en France le plus rapidement possible pour se défendre », a confié à la presse son avocat, Me Philippe Ohayon, ajoutant que la Cour de cassation de Rabat devrait engager la procédure d’extradition de Félix Bingui dès « la semaine prochaine » et que celle-ci pourrait durer des mois.
Félix Bingui, présumé baron de la drogue à Marseille, était sous le coup d’un mandat d’arrêt pour « importation de stupéfiants en bande organisée, transport, détention, acquisition, cession de stupéfiants, association de malfaiteurs […] blanchiment et non justification de ressources ».
À lire : Maroc-France : les obstacles juridiques à l’extradition de Félix Bingui
Son arrestation le 8 mars à Casablanca avait été saluée par les autorités françaises. C’est « un grand coup porté au narcobanditisme grâce à notre coopération avec les autorités marocaines », avait déclaré Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur français.
Le narcotrafiquant marseillais, qui se rendait régulièrement au Maroc, s’est réfugié dans le royaume après l’éclatement en février 2023 d’une « guerre » avec le gang rival « DZ Mafia » en vue du contrôle des territoires où la vente de la drogue génère jusqu’à 80 000 euros de chiffre d’affaires par jour. Des violences meurtrières qui ont fait 49 morts, dont quatre victimes collatérales, et 123 blessés.