Polémique après un tweet du recteur de la Mosquée de Paris
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Au lendemain de la dissolution par le président de la République française Emmanuel Macron de l’Assemblée nationale, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a lancé un appel urgent aux imams, aux cadres religieux et à l’ensemble des musulmans à voter massivement lors des législatives prévues les 30 juin et 7 juillet prochains, afin de contrer l’extrême droite.
Aux yeux de Chems-Eddine Hafiz, l’annonce par le président français Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale est « une décision audacieuse » qui engage la France « dans une voie périlleuse, ouvrant ainsi les portes à l’incertitude, voire à des perspectives plus sombres ». Dans son billet hebdomadaire, il fait observer qu’un mariage forcé sous la forme d’une cohabitation avec le parti Rassemblement national de Marine Le Pen « constitue déjà un péril significatif pour la nation. Dans le contexte actuel, tant national qu’international, cela pourrait même paver la voie de l’Élysée aux héritiers du maréchal Pétain, nous ramenant aux heures les plus obscures de notre histoire, avec une cible bien connue ». Pour le recteur de la Grande Mosquée de Paris, il « est impératif de dépasser les querelles intestines et de se concentrer sur l’essentiel : défendre les valeurs républicaines et contrer la montée en puissance de ceux qui prônent la division et la haine ». « Nous ne pouvons permettre à l’histoire de se répéter », estime-t-il, rappelant aux partis républicains le rôle qui devrait être les leur : « s’opposer fermement à l’extrême droite, proposer une alternative claire et unifiée, et démontrer au peuple français que la grandeur de la nation réside dans son unité, sa diversité et son engagement envers la démocratie. » Faisant remarquer que « le “Maghrébin”, le “musulman”, […] sont devenus les boucs émissaires, les symboles de tout ce qui est perçu comme menaçant, comme étranger, comme incompatible avec une identité nationale supposément homogène », Chems-Eddine Hafiz dénonce un discours qui, « tel un refrain usé jusqu’à la corde, sert (pour des partis se proclamant républicains) de bouée de sauvetage dans leur dérive vers les eaux nauséabondes de l’extrême droite ».
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Face à la montée en puissance de Marine Le Pen et de son parti, le recteur lance « un appel solennel à l’ensemble des mosquées affiliées à la Fédération de la Grande Mosquée de Paris et au-delà » pour « sensibiliser les fidèles sur les dangers imminents qui guettent notre nation et encourager ceux qui se sont réfugiés dans l’abstention à prendre part activement au choix de la société qu’ils souhaitent pour demain : une société fraternelle, égalitaire et bienveillante envers tous ses enfants ». Il appelle les lieux de culte à « se mobiliser pour rappeler à chaque fidèle l’importance de leur voix et de leur engagement citoyen ». Soulignant que « la neutralité en ces temps critiques n’est pas une option ; » le recteur estime qu’il « est de notre devoir de contribuer à la construction d’une société où chaque individu, indépendamment de sa foi, de son origine ou de sa condition sociale, peut vivre dans la dignité et la paix ». Pour lui, « l’abstention n’est pas une neutralité, mais une abdication de leur pouvoir et de leur responsabilité » qui permet « aux forces de la division et de la haine de s’installer au cœur de notre République ». Le recteur exhorte donc les imams et responsables religieux à « utiliser leur tribune pour éveiller les consciences ». Et d’ajouter : « Chacun d’entre nous, par son vote, par son engagement, peut contribuer à forger une société plus juste, plus humaine ».
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« Ainsi, je vous appelle à l’action, à la mobilisation, à l’éveil des consciences. Notre avenir commun en dépend. Faisons en sorte que chaque voix compte, que chaque citoyen se sente investi de la mission de défendre les valeurs républicaines, et que la France demeure une nation où règnent la paix, la justice et la fraternité pour tous ses enfants », conclut Chems-Eddine Hafiz.
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