Appel à une "stratégie nationale" contre la corruption

7 janvier 2003 - 09h47 - Maroc - Ecrit par :

Une "stratégie nationale" doit être adoptée au Maroc pour faire reculer la corruption, a estimé à Casablanca Transparency-Maroc, une ONG qui célébrait lundi la 7ème "Journée nationale contre la corruption".

"Contre l’impunité, la loi pour tous" est le mot d’ordre retenu par cette ONG pour sa septième campagne annuelle, ont annoncé ses responsables lors d’une conférence de presse à Casablanca.

Transparency-Maroc a fixé quatre grands thèmes pour 2003 : protection des deniers publics, observations des élections, analyse des relations entre la corruption et le droit, et promotion de l’audit et du contrôle publics.

"Il faut une stratégie nationale de lutte contre la corruption" pour assurer un fonctionnement économique et administratif honnête, a déclaré à l’AFP Brahim Rachidi, secrétaire général de Transparency-Maroc, ajoutant qu’il n’y a "aucun indice qui permette de dire actuellement que la corruption recule au Maroc".

Transparency-Maroc appliquera, avec le concours du ministère de l’Education nationale, un programme de sensibilisation sur la corruption dans une dizaine de villes, a-t-on appris par ailleurs auprès de l’association.

M. Rachidi a rappelé l’hostilité de son association à la Cour spéciale de justice (CSJ), un tribunal d’exception qui juge les fonctionnaires soupçonnés de détournement de fonds publics.

Cette cour, dont plusieurs ONG ont demandé la suppression, est encore saisie de scandales politico-financiers dans plusieurs entreprises publiques comme le Crédit immobilier et hôtelier (CIH), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ou la Caisse nationale du crédit agricole (CNCA).

"Les crimes de corruption doivent être traités par le droit commun et non par un tribunal d’exception", a estimé M. Rachidi. "Il faut respecter la séparation des pouvoirs", a-t-il conclu.

AFP

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