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Le roi Mohammed VI appelle à ne pas fêter l’Aïd al-Adha
Le Maroc fait face à une situation inédite. Dans un message adressé à la nation ce mercredi soir et lu par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, sur...
L’appel du roi Mohammed VI invitant les Marocains à s’abstenir de fêter l’Aïd al-Adha cette année, sonne comme une mauvaise nouvelle pour les éleveurs de moutons qui demandent un accompagnement financier, au risque de se retrouver en prison.
Dans un message lu mercredi par Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques, le Souverain a invité les Marocains à ne pas célébrer l’Aïd al-Adha cette année, rappelant que le sacrifice du mouton « est une Sunna confirmée conditionnée par la capacité financière, et que sa célébration dans ces circonstances difficiles causerait un préjudice certain à de larges catégories de notre peuple, notamment aux personnes à revenu limité ».
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Pour les éleveurs de moutons, cette « annonce soudaine » leur est préjudiciable. Un responsable de l’Association marocaine des éleveurs de moutons et de chèvres, et président de l’Association de protection et de distribution des consommateurs à Rabat, a expliqué qu’ils « ne s’opposaient pas et n’avaient aucune réserve quant à l’annulation du rituel de l’Aïd si son annulation était impérative et nécessaire, à condition que cela ait un impact positif sur l’économie locale et d’autres aspects ».
Dans un entretien accordé au journal Achkayen, il a déploré le fait « que plusieurs personnes affectées par cette décision n’aient pas été informées à l’avance, alors que les éleveurs ont déjà placé leurs moutons dans les bergeries et préparé leurs troupeaux pour l’Aïd. Certains ont accumulé des dettes allant jusqu’à 500 000 dirhams, tandis que les moins endettés doivent au moins 200 000 dirhams. De plus, plusieurs professions liées à cette pratique, comme les vendeurs de foin, de charbon et autres, subiront un ralentissement économique à cause de cette décision ».
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Un autre responsable local invite le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour soutenir les éleveurs, affirmant que « plusieurs éleveurs risquent d’être incarcérés en raison des dettes et engagements qu’ils ont contractés, car chaque éleveur s’approvisionne en aliments pour bétail et autres fournitures sur la base de garanties et d’engagements financiers. Suite à cette annonce d’annulation de l’Aïd, ces contrats seront présentés aux autorités compétentes ».
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi 13 février, le ministre de l’Agriculture, Ahmed Bouari, a fait part d’une « grave pénurie du cheptel national, actuellement inférieure de 38 % par rapport à l’année 2016, où le recensement national agricole avait été réalisé ». « Cette baisse significative du nombre de têtes de bétail a eu un impact direct sur la production de viande et ses prix, notant que le Maroc procédait habituellement à l’abattage d’environ 230 000 têtes en temps normal, alors qu’aujourd’hui, le pays n’en abat que 130 000 à 140 000, y compris les importations ».
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