Maroc : ce que proposent les cultivateurs du cannabis
Les cultivateurs du cannabis ont récemment reçu la visite d’une délégation de la Commission spéciale du modèle de développement, conduite par le président Chakib Benmoussa.
Le dernier rapport de Prohibition Partners, un groupe de réflexion qui milite à coup d’études et de statistiques pour une large dépénalisation du cannabis fait état de 9 pays, dont le Maroc, qui envisageraient de légaliser cette drogue dans les quatre prochaines années, afin d’ouvrir un marché lucratif avec des débouchés médicaux et récréatifs insoupçonnables.
Parmi les 9 pays (l’Afrique du Sud, du Zimbabwe, Lesotho, Nigeria, Maroc, Malawi, Ghana, de l’Eswatini (ex-Swaziland) et de la Zambie) certains d’entre eux sont déjà en avance sur d’autres dans le processus. C’est le cas par exemple du Lesotho qui, souligne le rapport, « a fait figure de précurseur, en s’imposant comme le premier à réguler le cannabis à usage médical dès 2008. Dix ans plus tard, le Zimbabwe lui a emboîté le pas, légalisant sa culture, avant qu’en septembre de la même année l’Afrique du Sud autorise, elle, la consommation privée entre adultes ».
Cependant, pour un continent qui produit déjà 38 000 tonnes de cannabis par an, sans profiter de la plus-value de sa commercialisation, il est important de s’intéresser au potentiel économique d’une telle plante afin d’envisager des perspectives. A cet effet, si pour le Marocain Khalid Tinasti, secrétaire exécutif de la Commission mondiale pour la politique des drogues, l’échéance reste difficile à respecter, les auteurs du rapport estiment pour leur part que « pour une consommation médicale ou récréative, il existe forcément un potentiel sur ce marché de 1,2 milliard de personnes ».
D’après le groupe de réflexion, « en créant une industrie, la légalisation du commerce du cannabis pourrait apporter une réponse au manque de travail à offrir à une jeunesse dont l’importance va encore augmenter largement dans les années à venir ». En effet, selon Shaun Shelly, chercheur spécialiste des politiques liées aux drogues à l’université de Pretoria, « le cannabis se cultive facilement et requiert peu de nutriments, ce qui lui permet de contribuer au développement économique des zones bénéficiant de peu de ressources et de faibles perspectives agricoles ».
L’OMS ayant déjà suggéré de déclasser le cannabis de la catégorie des substances aux « propriétés particulièrement dangereuses » de la Convention unique sur les stupéfiants qui date de 1961, son efficacité sur le plan médical pour atténuer la douleur n’est plus à démontrer, selon le groupe d’étude. Sa commercialisation pourrait entretenir un marché que Prohibition Partners évalue à 800 millions de dollars (710 millions d’euros) dès 2023, quand le cannabis récréatif représenterait, lui, toujours selon le rapport, une manne de 6,3 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros) pour le continent si les neuf pays cités légalisaient leur production dans les quatre prochaines années.
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