En dehors des soupçons de dons illicites venus de l’étranger, des tiraillements qui écorchent son image depuis plusieurs mois, ce parti de l’extrême droite allemande est confronté à des problèmes internes graves, notamment entre sa direction et ses éléments les plus extrémistes début juillet, rapporte le Muslim Post. Björn Höcke, le dirigeant de l’AfD en Thuringe, a provoqué de nouvelles turbulences samedi dernier.
Ce chef de file de "L’aile", la frange la plus radicale de l’AfD, rend ouvertement responsable la direction de sa formation du malaise que vit le parti. Dans ses envolées lyriques, cet homme politique qui encourait une exclusion pour des propos irrévérencieux sur le Mémorial de la Shoah, appelle au renouvellement de l’instance dirigeante du parti dans les tout prochains mois. Son acte ne sera sans riposte.
En effet, dans une lettre ouverte portant la mention "Pour une AfD unie et forte", une centaine de cadres du parti accusent Björn Höcke d’avoir "violé la solidarité interne du parti et ainsi poignardé dans le dos les militants". Agacé, le chef du parti, Alexander Gauland, 78 ans, s’en prend au chef de file de "L’aile". De l’autre côté, des fédérations de Bavière et de la Rhénanie du Nord-Westphalie, les dissensions sont aussi présentes. Même à l’échelle fédérale, le discours islamophobe de l’AfD est en passe de mode, avec la fin de l’afflux massif de demandeurs d’asile venus du monde arabo-musulman, relève la même source.
Il est évident que ces crises constantes observées au sein de l’AfD ne garantissent pas un meilleur avenir au parti. Pour preuve, la volonté exprimée par certains cadres de la CDU de bâtir des coalitions locales avec l’AfD, une option qui ne reçoit pas l’assentiment de la Chancelière Angela Merkel et sa dauphine présumée, Annegret Kramp-Karrenbauer, risque de ne pas se concrétiser.