La visite de Pedro Sánchez au Maroc vue d’un mauvais œil en Algérie
Visiblement, la visite du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez à Rabat n’est pas du goût de médias algériens. Les critiques fusent.
L’Algérie veut relancer ses relations bilatérales avec l’Espagne, suspendues depuis mars 2022 après le changement de position de l’Espagne sur le Sahara au profit du Maroc. Alger s’apprêterait à nommer un nouvel ambassadeur à Madrid.
En réaction au soutien de l’Espagne au plan marocain d’autonomie du Sahara, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rappelé, le 19 mars 2022, son ambassadeur à Madrid, Saïd Moussi. Le poste est resté vacant depuis lors. Des sources proches des autorités algériennes ont confié à El Confidencial que Tebboune envisage de nommer prochainement un nouvel ambassadeur à Madrid, en la personne d’Abdelfetah Daghmoum, ancien ministre-conseiller à Madrid et ancien ambassadeur d’Algérie en Guinée-Conakry.
« Le retour à la normale n’est pas une idée nouvelle, mais il fallait trouver le bon moment pour le faire. J’ai cru comprendre que le discours de Sánchez à l’Assemblée générale des Nations unies favorisait l’envoi d’un ambassadeur à Madrid », explique un ancien haut fonctionnaire algérien, bien au fait des relations avec l’Espagne. Pour rappel, le 22 septembre à la 78ᵉ Assemblée générale des Nations unies à New York, Sánchez plaidait pour la recherche d’une solution « politique et mutuellement acceptable » pour les deux parties au conflit du Sahara, « dans le cadre de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité ».
À lire : Espagne-Algérie : Le très cher coût d’une prise de position sur le Sahara
De même, l’intervention de Sánchez le 16 octobre au sommet de Tirana, en faveur de la création d’un État palestinien a été également saluée par l’Algérie, l’un des plus grands soutiens des Palestiniens et du Hamas. Mais il est évident que la nomination d’un nouvel ambassadeur à Madrid ne suffira pas à mettre fin à cette longue crise bilatérale avec l’Espagne, d’autant que l’Algérie a suspendu depuis le 8 juin 2022 son traité d’amitié et de coopération avec l’Espagne, bloquant de fait les échanges commerciaux avec le pays et excluant par ailleurs les entreprises espagnoles des appels d’offres publics.
Alger a toutefois maintenu son contrat gazier avec l’Espagne. À fin septembre, les importations de gaz algérien représentaient 42,4 % du total des importations espagnoles. C’est l’un des récents signes d’amélioration des relations bilatérales. Autre signe, l’Algérie a autorisé Vuelling à reprendre ses liaisons Barcelone-Oran, et Air Algérie à relier Alger à Palma de Majorque. Au demeurant, la nomination d’un nouvel ambassadeur algérien à Madrid va sans doute apaiser, partiellement, les tensions entre les deux pays.
Aller plus loin
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