Après la dispute, l’entente, puis l’inscription effective du couscous sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, revoilà l’Algérie et le Maroc dans une nouvelle bataille. Cette fois, ils se disputent la paternité du raï. La ministre algérienne de la Culture a décidé de déposer un dossier à l’Unesco pour classer le « raï, chant populaire algérien ». Côté marocain, les organisateurs du festival international du raï d’Oujda sont dans la même dynamique. Ils souhaitent que ce « chant populaire marocain » soit classé au patrimoine immatériel mondial de l’Unesco.
Cette demande n’a pas encore reçu l’assentiment des autorités marocaines. Toutefois, le site marocain Le360 se positionne sur le sujet et rappelle que le genre est « moughrabi ». « Ce mode musical traditionnel existait au Maroc, précisément à l’Est marocain, avant même la création de l’Algérie par le colon français ». Quant au quotidien algérien El-Watan, il ouvre les colonnes de ses pages au « père du raï moderne », le musicien trompettiste Messouad Bellemou. « La mémoire commune des deux côtés de la frontière retient que chacun des pays avait une tradition de chanson populaire paillarde. De notre côté de la frontière, en Oranie, c’est le raï. De l’autre, c’est la aïta dont la plus illustre représentante vient de décéder, l’immense Haja Hamdaouia », a-t-il expliqué.