Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.
Le programme électoral du PJD est très ambitieux économiquement. Les questions qui se posent aujourd’hui sont celles concernant le point de vue du parti islamiste sur l’homosexualité, la peine de mort, la laïcité, ou encore le port du voile. Au PJD, personne n’en parle !
Occupés par la bataille politique dont les prémices se dessinent déjà, avec l’annonce du secrétaire général du PAM qui a déclaré que son parti ne participera à un gouvernement dont fait partie le PJD, les frères de Benkirane n’ont pas oublié pour autant leurs positions concernant certaines questions contraires aux principes de l’Islam.
Lahcen Daoudi, secrétaire général adjoint du Parti Justice et Développement cité par La Vie Eco, a été on ne peut plus explicite à ce sujet.
Concernant l’alcool, Daoudi rappelle que c’est son parti qui a poussé l’Etat à revoir en hausse les taxes sur l’alcool pour augmenter les recettes de l’Etat. Le PJD avait aussi recommandé que les camions transportant l’alcool soient bâchés" et conseillé aux consommateurs de "couvrir une canette de bière" afin de "prévenir contre les dangers de l’alcool sur la santé".
Au sujet de l’homosexualité, au même titre que le Ramadan, la loi n’interdit pas à une personne de manger pendant Ramadan chez elle, mais quand elle le fait en public, "l’affaire n’est plus entre elle et Dieu" mais entre elle et la société, explique Daoudi.
Le fait que l’Islam n’accorde à la femme que le huitième de l’héritage est au cœur du débat des mouvements féministes qui appellent à une égalité entre l’homme et la femme. Le PJD ne serait pas contre un meilleur équilibre à condition que cette mesure soit votée par référendum.
Quant à la peine de mort, elle est annoncée par le Coran rappelle Daoudi, "on ne peut donc pas l’abolir par la loi, mais on peut ne pas l’appliquer". Prévu par la loi anti terrorisme, la peine de mort n’est plus appliquée au Maroc depuis 1994.
S’agissant de l’avortement, l’ancien président du PJD, Saâd Eddine El Othmani estime que l’on peut l’autoriser quand la grossesse menace la vie de la mère comme la loi le précise déjà, et conseille de consulter les Oulémas. Rappelons que le PJD avait voté en faveur du nouveau code de la famille (Moudawana).
Pour le PJD la laïcité n’est pas possible au Maroc car elle n’est pas compatible avec la commanderie des croyants. Quant au port du voile c’est une affaire personnelle, preuve en est que plusieurs membres femmes du parti islamiste ne le portent pas.
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