Docteur Daniel Zagury avait été désigné par les juges d’instruction parisiens, qui ont mis en examen l’islamologue suisse pour les viols de quatre femmes. Il lui avait été assigné comme mission de déterminer si les liens instaurés par Tariq Ramadan avec elles relevaient d’"une relation d’emprise".
L’expert a confirmé que la notion "d’emprise" a bel et bien existé dans les relations entre les deux principales plaignantes, Henda Ayari et une femme surnommée Christelle, qui affirment avoir été violées respectivement en 2012 et en 2009 par Tariq Ramadan. Cette dimension "éclaire essentiellement la face postérieure aux faits, rendant compte de l’ambivalence des sentiments et réactions et de la persistance du lien dans la durée".
Quant à Mme Ayari, "pour la phase antérieure, il convient de considérer également l’intensité des sentiments amoureux qui l’ont amenée à consentirà une relation sexuelle", indique l’expert. Pour Daniel Zagury, "il serait erroné de considérer que seule l’emprise a conduit [Christelle] à consentir à une relation sexuelle".
L’expert a abouti à la même conclusion en ce qui concerne les affaires des deux femmes : "Ce à quoi elle n’ont pas consenti, ce sont les actes qu’elles décrivent comme un mélange d’extrême violence et d’absence de considération pour leur propre désir et leur dignité".
"Cette expertise vient révéler l’emprise instaurée par M. Ramadan", et donc établir "la contrainte" qui constitue la définition pénale du viol, a commenté Jonas Haddad, l’un des avocats de Mme Ayari qui précise que sa cliente a encore été agressée la semaine dernière par un partisan de Ramadan".