Dans sa décision, le tribunal a débouté « la plaignante Henda El Ayari de toutes ses demandes ». Âgée de 44 ans, elle accuse Tariq Ramadan de l’avoir violée en 2012 à Paris, et lui reprochait également ses déclarations du 6 septembre 2019. Selon elle, Tariq Ramadan aurait porté atteinte à son honneur et à sa considération en déclarant sur la chaîne d’information en continu BFMTV et sur la radio RMC être victime d’un « traquenard ». « Un certain nombre de femmes qui se connaissent qui changent leur version quatre fois, je viens de vous parler d’une personne qui dit qu’elle veut me tendre un piège », avait déclaré l’islamologue.
La plainte déposée par Henda El Ayari visait également un extrait du livre le « Devoir de vérité » dans lequel Tariq Ramadan écrit qu’elle « aurait exercé un chantage à la plainte pour viol sur plusieurs hommes à Roanne et à Rouen, où elle a vécu ». Une liste de diffamations pour laquelle Jérémy Kalfon, l’avocat de la plaignante demandait 20 000 euros en guise de dommages et intérêts. « Le tribunal n’a pas suffisamment tenu compte de la violence des propos de Tariq Ramadan et de l’impact qu’ils pouvaient avoir sur El Ayari », a réagi l’avocat de la plaignante, qui précise à l’AFP que ce jugement ne remettait pas en cause le caractère « fallacieux » des propos du Suisse.
Tariq Ramadan avait dit qu’il « conteste totalement les accusations » portées contre lui. Ses avocats, Ouadie Elhamamouchi, Nabila Asmane et Alassane Toure se disent satisfaits de la décision prise par le tribunal. « D’autres éléments prouvant la concertation frauduleuse sont apparus dans ce dossier. Une plainte pour faux, usage de faux et tentative d’escroquerie au jugement vient d’être déposée à l’encontre d’un témoin capital et une autre plainte pour tentative d’escroquerie au jugement sera déposée à l’encontre (d’une) seconde plaignante », ont-ils ajouté.