Photo : Delphine Goldsztejn - Le Parisien
Au nombre des plaintes contre lui au Maroc, il y a celle de Samira, une ex-attachée commerciale qui a d’ailleurs été auditionnée mardi dernier. Dans un entretien accordé au journal Le Parisien, la jeune femme âgée de 29 ans, confie avoir été harcelée au nez et à la barbe de ses supérieurs qui, au lieu de réagir, se sont montrés complices en optant pour l’indifférence totale. Déjà à leur première rencontre, Jacques Bouthier avait montré des signaux inquiétants, soutient la jeune femme. « Il me déshabillait du regard, il avait un regard d’obsédé », explique-t-elle. « Chez Assu 2000, Jacques Bouthier, c’était Dieu, il était intouchable », rapporte Le Parisien.
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Pendant plusieurs mois, elle dit avoir été victime d’un harcèlement par messages. Toutes ses tentatives auprès de ses supérieurs pour y mettre fin ont été vaines. Tenir tête au patron finira par lui coûter toutes ses chances d’être promue. « J’ai compris que je n’avais aucun avenir dans cette société si je ne cédais pas, que j’étais mise au placard, à 26 ans », déplore-t-elle. « Quand j’ai compris qu’il ne lâcherait jamais, j’ai craqué, j’ai consulté une psy qui m’a mise en arrêt de travail », confesse Samira.
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Alors qu’elle pensait avoir traversé le pire, Samira reçoit des menaces de ses supérieurs pour l’empêcher de porter plainte contre le PDG de l’entreprise. Après des mois d’arrêt maladie, elle est finalement licenciée pour faute, sous le « prétexte d’un abandon de poste », explique-t-elle. Mais cela ne l’empêchera pas de se faire entendre lorsque l’affaire a éclaté en France. Au total, huit personnes dont des Marocains et des Français, seront jugés par le tribunal criminel de Tanger pour traite d’êtres humains et harcèlement sexuel.