Affaire Belliraj : Herzenni et Moatassim savaient !

24 mars 2008 - 11h55 - Maroc - Ecrit par : L.A

Une autre énigme s’ajoute à la mystérieuse affaire Belliraj. Ahmed Herzenni, président du CCDH, vient de révéler que Moàtassim, aujourd’hui en détention préventive, lui avait parlé en 2005 d’un projet terroriste...

L’affaire Belliraj n’en finit pas de créer des surprises. La dernière en date est sans conteste celle sortie de la bouche d’Ahmed Herzenni, actuel président du Conseil consultatif des Droits de l’Homme (CCDH). Invité à l’émission Hiwar qui a été diffusée en direct le 11 mars à la première chaîne de télévision nationale, ce responsable a affirmé que Mohamed Moàtassim l’avait bien informé en 2005 de l’existence d’un projet terroriste qui se préparait au Maroc. « M. Moàtassim que je connais bien a pris attache avec moi pour m’informer qu’un ancien membre de la Chabiba Islamya l’a contacté pour le prévenir que des armes étaient entrées au Maroc et que des cibles terroristes étaient en train d’être définies. J’ai pour ma part contacté un ami, en relation avec les autorités pour le mettre au courant », a témoigné A. Herzenni.

Le président du CCDH était attendu sur cette question. Surtout que Mustapha Ramid, l’un des avocats de Moàtassim, avait déjà révélé à la presse que son client avait transmis en 2005 à plusieurs personnes de son entourage, dont Ahmed Herzenni, des informations reçues de la part d’un ex-membre de la Chabiba Islamya qui était condamné à mort, faisant état de la préparation d’un projet terroriste au Maroc.

Que changent alors les révélations de Herzenni dans l’affaire Belliraj ? Pour les avocats de Mohamed Moàtassim, secrétaire général d’Al Badil Al Hadari (parti islamiste aujourd’hui dissous), cela confirme les bonnes intentions de leur client. Sauf que bien des observateurs vont plus loin dans l’analyse. Ils se demandent pourquoi Moàtassim ne s’est pas lui-même donné la peine d’alerter directement les autorités. Autre question posée : pourquoi a-t-il choisi Herzenni ? Officiellement, ce dernier n’était alors qu’un militant de gauche membre du parti socialiste unifié (PSU). Formation qui avait des relations privilégiées avec les islamistes d’Al Badil Al Hadari. D’autres se posent des questions sur le sort réservé à l’information donnée par Moàtassim. Est-elle tombée dans l’oreille d’un sourd ? Ou plus grave encore, est-elle tombée plutôt dans l’oreille d’un responsable qui a fait, délibérément, la sourde oreille ?

En tout cas, il sera intéressant de savoir quelle personne dite proche des autorités Herzenni a mise dans la confidence et quelle responsable cette personne a pu par la suite informer. Seule l’enquête judiciaire en cours pourrait trouver des réponses à ces questions et à bien d’autres qui restent posées dans l’affaire Belliraj. Il est clair aujourd’hui que le ministère de l’Intérieur n’a pas inventé cette affaire. Laquelle est loin d’être élucidée malgré tous les rebondissements qu’elle ne cesse de connaître.

Source : Le Reporter - Mohamed Zainabi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Terrorisme - Conseil consultatif des droits de l’homme - Ahmed Herzenni - Ahmed Moatassime - Abdelkader Belliraj - Mustapha Ramid

Ces articles devraient vous intéresser :

Une cellule préparant des attentats au Maroc démantelée

Le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), se basant sur des informations fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a annoncé le démantèlement d’une cellule terroriste liée à l’organisation Daech. Cette...

Coup de filet au Maroc contre une cellule terroriste planifiant des attaques

Cinq individus, âgés entre 22 et 46 ans, soupçonnés d’appartenir à l’organisation terroriste Daesh et de préparer des attentats contre des installations vitales et des institutions sécuritaires, ont été arrêtés par les forces de sécurité marocaines.

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...

Le Maroc frappe un grand coup dans la lutte contre le terrorisme

Une cinquantaine d’individus ont été arrêtés mercredi au Maroc lors d’une importante opération visant des membres présumés de groupes djihadistes.

Décès de Malika El Aroud, « La Veuve noire du Jihad »

Malika El Aroud, condamnée pour terrorisme en 2008, est décédée à l’âge de 64 ans. Cette femme, qui avait la double nationalité belge et marocaine, avait été déchue de sa nationalité belge en 2017 pour avoir « gravement manqué à ses devoirs de...

Terrorisme au Maroc : une lutte permanente depuis 2003

L’extrémisme islamiste au Maroc a été marqué par cinq moments forts, dont notamment les attentats de Casablanca en 2003 et 2007, le printemps arabe en 2011, et la création de l’État islamique (EI) en 2014. Pour lutter contre le phénomène, les autorités...

Projet d’attentat déjoué au Maroc : Treize individus arrêtés par le BCIJ

Treize personnes ont été arrêtées par le Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ), jeudi dernier. Soupçonnés d’être partisans de l’organisation terroriste « État islamique », les individus ont été arrêtés lors d’opérations menées dans...

Maroc : les casinos sous haute surveillance

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les services compétents du ministère de l’Intérieur ont effectué des missions de contrôle dans sept casinos entre avril et septembre 2024, et démantelé plusieurs...