La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) lance une vaste campagne de recrutement pour renforcer ses effectifs. Près de 6 500 postes sont à pourvoir, couvrant une variété de grades et de fonctions au sein de la police nationale.
Sur les trente mille victimes de ce qui est désormais connu sous le nom d’“Affaire Annajat”, l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) est parvenue jusqu’à présent à faire embaucher un millier.
Ils l’ont été par des entreprises du secteur privé, dont de grandes surfaces. On comprend dès lors la conviction de l’actuel titulaire du portefeuille de l’emploi, des affaires sociales et de la solidarité, Mostapha Mansouri, selon laquelle cette affaire ne pourrait être réglée de manière définitive que sur le moyen et le long termes. C’est en tout cas la parole que ce dernier est allé, ce mardi, prêcher auprès des députés de la commission des affaires sociales et islamiques. A la demande de certains d’entre eux. Le gouvernement, et c’est l’objet de l’autre nouvelle apportée par le ministre aux membres de ladite commission, a saisi la justice pour que finalement les responsabilités soient déterminées et les poursuites judiciaires engagées.
Dans l’entourage du ministre Mansouri, on souligne que pas moins de 80% des initiatives entreprises en vue de clore ce “très lourd dossier”, consistent en des tentatives de placement ou remplacement des victimes. A l’intérieur du pays comme à l’extérieur. Et en ce qui concerne cette dernière “piste”, l’allusion est plus concrètement faite à la priorité que les personnes flouées dans cette affaire pourront avoir dans la gestion par le gouvernement de l’accord liant le Maroc et l’Espagne dans le domaine du travail saisonnier. L’occasion pour le ministre, et d’après des sources parlementaires, de préciser que la situation de l’écrasante majorité des victimes demeure en suspens. Que certaines autres ont réintégré leur emploi d’avant leur candidature au travail pour le compte de la société émiratie. Et, qu’enfin, une troisième catégorie de victimes, une fois munies de leur passeport, ont quitté le Maroc.
Dans le volet relatif à l’indemnisation des victimes de la société émiratie, un sérieux écart existerait entre l’offre gouvernementale et celle justement défendue par les victimes. la première serait minimaliste, en quelque sorte, en se limitant au remboursement des frais d’analyses médicales, de transport (à destination de Casablanca) et d’hébergement engagés par les anciens candidats. Alors que les victimes de l’escroquerie souhaiteraient se faire indemniser à hauteur de près de 10.000 dollars chacun, soit une somme de 700 dollars multipliée par treize (mois).
Pour ce qui est des frais tenant aux analyses médicales, les services de la clinique casablancaise où elles avaient eu lieu, le ministère de l’Emploi ainsi que celui des Finances examinent actuellement les modalités de leur remboursement.
Le ministre Mansouri a par ailleurs informé les députés des initiatives prises par son ministère pour que le Maroc soit mieux “immunisé” contre ce type de manipulation. Il s’agit de la restructuration de l’ANAPEC mais, aussi, de la préparation, par ses services, d’un projet de loi sur l’intermédiation en matière d’emploi, domaine ayant jusque-là échappé au législateur marocain.
Mokhtar GHAILANI
Liberation, Maroc
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