Aéronautique : le Maroc présent en force au Bourget 2009 en France

15 juin 2009 - 11h46 - France - Ecrit par :

Les moyens ont été mis pour présenter le Maroc comme plateforme industrielle reconnue. Pour la première fois, l’offre locale sera présentée sous un même label dans un pavillon de 130 m2. Terrains et locaux prêts à l’emploi, exonérations fiscales, proximité avec l’Europe, compétitivité : les atouts sont nombreux.

Le Maroc participe pour la deuxième fois au Salon aéronautique du Bourget qui se tient du 15 au 21 juin en France. Pour cette deuxième participation à ce salon qui a 48 ans d’âge, les industriels n’ont pas lésiné sur les moyens contrairement à la première lors de laquelle le pavillon national couvrait 30 m2 à peine. Pour l’édition de cette année, ils se présentent avec une offre ambitieuse, complète et compétitive avec pour objectif de positionner le Maroc parmi le cercle très fermé des pays qui ont une industrie aéronautique développée, même de sous-traitance. Tous les avantages qu’offre le pays seront mis en évidence sous un même label et dans un pavillon de 130 m2.

20 entreprises déjà installées dans la première tranche de l’aéropole de Casablanca

Pourquoi venir investir au Maroc dans l’industrie aéronautique ? C’est la question à laquelle devront répondre officiels et professionnels, durant ce salon, et surtout lors de la journée du 17 juin consacrée à l’offre marocaine et à l’occasion des rencontres avec des entreprises de pays donneurs d’ordre.

La réponse nous est fournie par Hamid Benbrahim El-Andaloussi, le président du Groupement des industriels marocains aéronautique et spatial (Gimas). « Les atouts du Maroc sont nombreux et, en premier lieu, une triple proximité avec l’Europe qui est à la fois géographique, linguistique et culturelle », fait-il savoir.

Et d’ajouter que le Maroc est le prolongement naturel de l’Europe au sud et une porte d’entrée vers l’Afrique dont beaucoup de pays font déjà assurer la maintenance et l’entretien de leurs avions à la plateforme de Casablanca. « Il y a aussi un cadre général très compétitif, fourni désormais par le plan Emergence qui a fait de l’aéronautique l’un des métiers mondiaux du Maroc et permet une réactivité face à la demande mondiale », poursuit le président du Gimas.

Mais, surtout, le Maroc a pu mettre sur pied, en un temps record, « une base industrielle logistique et aéronautique de qualité ». Aujourd’hui, se félicite M.Benbrahim El-Andaloussi, « on peut monter un site opérationnel en moins de 8 mois, les joints-ventures et sites de production créés ont largement dépassé les objectifs de leur business-plan ».

Il faudrait préciser à ce sujet que l’aéropole de Nouaceur à Casablanca est pleinement opérationnel et que l’Office national des aéroports (ONDA) offre aux industriels de ce secteur des terrains et des locaux équipés à des prix symboliques. A ce jour, plus d’une vingtaine d’unités de production sont déjà installées dans la première tranche de ce site qui s’étend sur 80 ha. Avec la réalisation des deuxième et troisième tranches, dont une partie sera aussi dédiée aux industries et le reste aux services liées au même secteur, c’est une vraie ville qui est en train de pousser à proximité de l’aéroport Mohammed V.

Maintenant, pourrait-on dire, le Maroc n’est pas le seul à disposer de tels atouts. Il est en présence de concurrents sérieux comme la Chine ou l’Inde, certains pays d’Amérique Latine, d’Europe de l’Est et même du sud de la Méditerranée avec lesquels il faut compter.

Il n’empêche, Frédéric Le Hénaff, directeur de développement de l’agence IEC, chargée de l’organisation de la participation marocaine et de la communication, assure que les atouts du Maroc ne sont pas négligeables. A cet égard, il met en exergue la volonté des autorités marocaines de hisser l’industrie aéronautique à un niveau d’excellence et leur réactivité. Avec les pays asiatiques, estime-t-il, il y a « un décalage culturel qui dissuade les investisseurs dans ce secteur » . Et puis, le Maroc offre à ces industries des exonérations fiscales (pendant 5 ans) qu’elles ne trouveront pas ailleurs.

Enfin, M.Le Hénaff conclut qu’il y a une réelle harmonie et une vision commune entre les autorités et les professionnels du secteur, et la preuve en est qu’ils vont en rangs serrés à ce salon, car tout le monde y trouve son intérêt. Le reste est une question de lobbying, et l’on a cru comprendre que le rôle de IEC sur ce plan n’est pas banal. En ce qui concerne les pays de l’Europe de l’Est, il semble que ceux parmi eux intégrés à l’Union Européenne ne présentent plus les avantages compétitifs et perdent progressivement en attractivité au profit de pays comme le Maroc.

L’optimisme est donc de rigueur. Preuve en est la signature déjà acquise d’une convention à l’occasion du Bourget entre le Gimas et son homologue français.

Source :
Mohamed Moujahid - La Vie Economique

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