« L’Algérie est la cible d’une guerre non déclarée, dont l’arme est la drogue sous toutes ses formes, et qui la vise depuis ses frontières occidentales et méridionales », a affirmé Abdelmadjid Tebboune lors d’un Conseil des ministres qu’il a présidé dimanche. Et de préciser : cette guerre est « menée par les forces du mal, dans le but d’affaiblir des générations de jeunes et de briser l’échelle des valeurs sociales algériennes, que notre pays continue de défendre et auxquelles il reste attaché ».
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L’Algérie ne cesse de répéter les mêmes accusations. En avril 2023, Brahim Merad, ministre algérien de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire avait affirmé que le Maroc, sans le nommer, menait une guerre de drogues contre son pays et avait appelé à la mobilisation de tous les moyens. « L’Algérie est visée à travers les drogues et fait face à une guerre menée par son voisin de l’ouest (Maroc, NDLR) », avait-il affirmé lors d’une plénière à l’Assemblée nationale populaire (APN) consacrée aux questions orales à plusieurs membres du gouvernement, où il répondait à une question sur les mesures prises par ses services pour lutter contre le phénomène de consommation et de trafic des drogues et les moyens de prise en charge des toxicomanes, notamment les jeunes.
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Le même mois, Faouzi Moualek, commissaire divisionnaire et chef de service de recherche et d’analyse criminelle au niveau de la Direction de la police judiciaire, avait affirmé que le Maroc, sans le nommer, était devenu une route importante pour le cannabis qui passe par l’Algérie ou déversé sur le territoire algérien. « L’Algérie est entourée par un cercle de feu. À l’Ouest, nous partageons nos frontières avec un pays (le Maroc, NDLR) classé par les organismes onusiens comme le 1ᵉʳ producteur mondial de cannabis. […] », avait-il précisé.
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En mai de la même année, c’est au tour du chef d’état-major de l’armée algérienne, le général d’Armée Saïd Chanegriha, de porter les mêmes accusations contre le Maroc. Au cours d’une réunion avec les cadres et les membres de la 3ᵉ Région militaire de Béchar, le chef d’état-major de l’ANP avait déclaré que l’Algérie répondrait avec force à cette « guerre de la drogue », appelant tous les acteurs nationaux à participer à cette lutte contre ce fléau.