L’Algérie s’inquiète de la dangerosité du cannabis marocain
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Faouzi Moualek, commissaire divisionnaire et chef de service de recherche et d’analyse criminelle au niveau de la Direction de la police judiciaire, affirme que le Maroc sans le nommer est devenu une route importante pour le cannabis qui passe par l’Algérie ou déversé sur le territoire algérien.
D’où viennent les grandes quantités de psychotropes ? Répondant à cette question qui lui a été posée lors d’un entretien avec le site elwatan-dz, Faouzi Moualek, commissaire divisionnaire et chef de service de recherche et d’analyse criminelle au niveau de la Direction de la police judiciaire, déclare : « L’Algérie est entourée par un cercle de feu. À l’Ouest, nous partageons nos frontières avec un pays (le Maroc, NDLR) classé par les organismes onusiens comme le 1ᵉʳ producteur mondial de cannabis. Au Sud, il y a le Mali et le Niger, dont les territoires sont utilisés par les organisations terroristes et criminelles transfrontalières. À l’Est, notre frontière est commune à celle de la Libye, un pays qui traverse depuis des années une grave crise sécuritaire. »
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Selon lui, toutes les conditions sont réunies pour permettre aux organisations criminelles transfrontalières d’évoluer et de se développer. « Ces pays sont devenus des routes importantes pour le cannabis, les armes et les migrants vers l’Europe. L’Algérie est pour ces réseaux un passage obligé », affirme le responsable algérien. Il note toutefois une baisse des prises de cannabis et une hausse considérable de la quantité des psychotropes récupérés ces trois dernières années.
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« […] Si l’on se réfère aux statistiques des saisies, nous remarquons une baisse progressive des quantités de cannabis, récupérées entre 2020 et 2023, et une hausse importante de celles des psychotropes. La tendance baissière des saisies de cannabis s’explique par l’important dispositif sécuritaire mis en place tout au long de la frontière ouest du pays. Ce qui a repoussé les trafiquants vers les pays limitrophes. Ils contournent nos frontières Sud, passent par le Niger, ou la Libye, pour les introduire en Algérie. Les drogues dures proviennent de l’Afrique de l’Ouest, mais aussi de l’Est, et ont pour destination l’Europe. Ces deux régions sont des plaques tournantes du trafic de cocaïne latino-américaine », explique Faouzi Moualek.
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Il fait par ailleurs savoir que « plus de 90 % des psychotropes saisis durant les trois dernières années proviennent de la Libye », Selon ses explications, il s’agit « principalement de la Prégabaline (300 mg), utilisée pour soulager les douleurs neuropathiques, détournée de sa vocation médicale. Les consommateurs l’appellent « saroukh » (la fusée), pour la rapidité de ses effets sur leur état. Elle est extrêmement dangereuse pour la santé. »
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