« Si dans les années 2010 on avait un haschich marocain avec un pourcentage en THC avoisinant 1 %, soit une faible dose de principe actif, en 2020 on a eu du haschich avec des pourcentages de plus de 20 % », a déclaré le lieutenant-colonel Yacine Boumrah, sous-directeur chargé de la toxicologie à l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) de la gendarmerie nationale dans un entretien accordé à la Chaîne 3 de la radio nationale.
« Le risque sanitaire du nouveau haschich marocain est énorme », a-t-il affirmé, faisant savoir que c’est à partir de 2010 que la culture du cannabis au Maroc a connu beaucoup de transformations. « On a vu son industrie se transformer par l’introduction massive de variétés hybrides, à haut rendement, ce qui a permis d’augmenter la production et d’augmenter la puissance du haschich », a précisé l’officier supérieur.
Selon ses explications, le haschich hybride présente des taux de Tétrahydrocannabinol (THC) [substance chimique active présente dans le cannabis, responsable des propriétés psychoactives, NDLR] élevés par rapport au haschich classique du Maroc. En ce qui concerne son pays, le constat est alarmant. « Le record en Algérie en principe actif dans le haschich moderne est signalé en 2020 avec une saisie de haschich avec un pourcentage au THC avoisinant les 50 %, ce qui est vraiment énorme », a indiqué le responsable, prévenant que le haschich moderne a un pouvoir addictif plus élevé par rapport au haschich classique.
« Actuellement, plus de la moitié du haschich saisi au niveau national concerne ce haschich dangereux. […] Plus de 1 000 tonnes de cannabis ont été saisies en 10 ans », a-t-il précisé.