Le patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), poursuivi pour torture et complicité de torture dans l’Hexagone, avait été convoqué par la justice française en février 2014, alors qu’il se trouvait dans la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris.
Cette demande d’audition est à l’origine de la brouille diplomatique entre la France et le Maroc et de la rupture de la coopération judiciaire et sécuritaire entre les deux pays. Les relations entre les deux Etats n’ont été relancées que le 9 février dernier par le Roi Mohammed VI et le président français François Hollande, à Paris.
La visite de Bernard Cazeneuve au Maroc est le premier déplacement au Royaume d’un responsable français depuis la relance du processus de réconciliation entre Rabat et Paris. Ce processus devrait être couronné par une rencontre de "haut niveau" entre les deux pays d’ici à l’été prochain. Urgence sécuritaire oblige.
Le Royaume "n’était pas prêt à faire la moindre concession quant à sa souveraineté juridique", nous chochotte un ancien diplomate marocain. La France a donc été obligée de se plier aux exigences de son ancienne colonie.
"La France avait déjà eu l’occasion de distinguer monsieur Hammouchi en 2011, en lui attribuant le titre de Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur. Elle saura prochainement lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant cette fois les insignes d’Officier". Les deux pays ont un rôle particulier à jouer ensemble pour dire un non implacable au terrorisme et à l’intolérance", explique Bernard Cazeneuve.