L’affaire Belliraj, du nom du chef du réseau terroriste condamné à perpétuité au Maroc, vient de prendre un tournant inattendu en Belgique. Parmi les inculpations au Maroc, Abdelkader Belliraj a été condamné pour le meurtre de 6 personnes en Belgique, mais aujourd’hui, le parquet fédéral de Bruxelles vient de le disculper pour les affaires d’assassinat.
Pour la chambre du conseil de Bruxelles, il n’existe "aucune charge suffisante" à l’encontre d’Abdelkader Belliraj. Pourtant, lors de son arrestation en 2008, c’est lui même qui avait avoué avoir tué ou avec des complices les 6 personnes.
Le parquet général va donc demander un non-lieu pour le belgo-marocain et ses sept complices condamnés pour ces six assassinats. Cette décision a soulevé un tollé chez les défenseurs des familles des victimes, qui estiment que si un non-lieu est prononcé, ce serait envoyer aux oubliettes l’un des dossiers les plus marquants du terrorisme anti-juif et anti-arabe de Belgique. La partie civile demande donc à ce que la décision prononcée au Maroc soit respectée également dans leur pays.
La décision du parquet bruxellois réjouit l’avocat d’Abdelkader Belliraj, estimant qu’il ne faut pas donner crédit à des aveux obtenus sous la torture dont son client aurait été victime au Maroc.
Parmi les 6 assassinats, on retrouve le Dr Joseph Wybran (président du Conseil consultatif des organisations juives de Belgique), un chauffeur de l’ambassade d’Arabie Saoudite, un herboriste bruxellois Raoul Schouppe et Marcel Bille, à qui il reprochait des relations homosexuelles avec de jeunes musulmans et l’imam de la Grande mosquée de Bruxelles et son bibliothécaire. Ces six assassinats se sont déroulés à Bruxelles entre 1988 et 1989.