Abdel, âgé de 38 ans vit dans l’angoisse de l’expulsion. Son rêve de se faire soigner en France risque de virer au cauchemar. À son arrivée en France en 2019 avec un visa touristique, ce Marocain qui souffre d’une myopathie de Bethlem s’est installé à Bordeaux (Gironde). Hospitalisé à temps complet au CHU de Bordeaux dans une Unité de Soins normalisée, il bénéficie d’un traitement indispensable, rapporte Actu.fr. Des soins dont il ne pourra plus bénéficier si l’OQTF est appliquée.
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Abdel a sollicité une demande d’asile auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), un titre de séjour auprès de la préfecture de Gironde pour être soigné à Bordeaux. Mais il s’est vu opposer un refus, après le recours suspensif engagé par ses avocats en février 2022 au motif qu’il « ne parvient pas à justifier qu’il est isolé dans son pays ». « Eu égard à l’offre de soins dans le pays dont il est originaire, il peut y bénéficier d’un traitement approprié », estime l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) qui a fait examiner le dossier d’Abdel par un cortège de médecins.
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Au Maroc, la réalité est pourtant tout autre. « Je peux par exemple citer un rapport de Handicap International, qui affirmait en 2020 que les politiques visant à améliorer l’inclusion sociale des personnes handicapées sont encore mal mises en œuvre, en partie à cause d’un manque de financement. Les personnes handicapées ont peu de services dédiés (aidants, accès aux bâtiments, etc.) et leur inclusion dans la société civile reste limitée », argue Mandy Rezeau-Mera, juriste spécialisée dans le droit des étrangers. Elle espère que l’OQTF ne sera pas appliquée en raison de sa situation. Rentrer au Maroc, ce serait la mort », assure Abdel.