
Alors que la question de l’échange automatique des données sur leurs comptes bancaires, actions et biens détenus au Maroc avec l’OCDE refait surface, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a tenu à rassurer les Marocains résidant...
Trop beau pour être parfait. La sortie médiatique savamment préparée du Premier ministre Abbas El Fassi sur Al Oula, jeudi dernier, devait rassurer sur la bonne tenue de l’économie du pays ainsi que la bonne marche du processus de moralisation et de démocratisation de la vie politique. Tout était bien ficelé.
Pour preuve, la rencontre, enregistrée au domicile du Premier ministre, a été diffusée en différé. Mais, dans ce lot d’optimisme, une information ne pouvait passer inaperçue parce qu’elle concernait la croissance. Le chiffre avancé est de 6,5% à fin 2008. Une jolie performance, sauf qu’elle va à l’encontre de ce que déclarait Salaheddine Mezouar, le ministre des Finances, il y a un peu plus d’une semaine. Lors de sa présentation du projet de loi de Finances 2009, ce dernier maintenait toujours le taux de 6,8% pour l’année 2008.
La différence entre le chiffre du Premier ministre et celui de son ministre des Finances est de 3 points de pourcentage. Ce n’est pas rien. Ce qui peut être plus inquiétant, c’est que l’on ne sait pas ce que le gouvernement n’a pas encore dit à l’opinion publique.
En pleine crise financière internationale, ses membres répétaient à l’envi que le Maroc est à l’abri et qu’il n’y a pas lieu de revoir à la baisse les ambitions.
L’explosion du budget des investissements publics pour l’année 2009 était aussi un signal pour donner plus de confiance aux opérateurs économiques. Mais, voilà qu’en l’espace de quelques jours, la croissance du pays perd 3 points.
Toujours au sujet de la crise financière, « tout va bien » pour le Premier ministre. Un avis qui contraste avec ce que les cadres de son parti affirmaient lors d’une journée d’étude organisée, quelques jours avant, par le groupe parlementaire istiqlalien. « Si la crise mondiale persiste, cela pourrait se répercuter négativement sur certains secteurs clés de l’économie nationale, principalement ceux considérés comme grands pourvoyeurs de devises tels le tourisme, les activités tournées vers l’export et les investissements étrangers » peut-on lire dans L’Opinion du 29 octobre 2008, organe officiel du parti de Abbas El Fassi.
Candidat sans campagne
Lors de cette interview, El Fassi a aussi mis la casquette de Premier secrétaire du Parti de l’Istiqlal pour expliquer les reports successifs du congrès national. « C’est une pure question de procédure et n’a rien à voir avec des tensions au sein du parti », affirme-t-il. Finalement, c’est la date du 11 janvier qui a été retenue pour l’organisation de ce congrès. En ce qui concerne le Premier ministre, « ce sera sans campagne électorale », a-t-il expliqué.
Abbas El Fassi a également été interpellé sur sa position vis-à-vis du Parti modernité et authenticité (PAM), notamment la constitution d’un groupe parlementaire unique avec le RNI.
Le Premier ministre a souligné que « la constitution de grands pôles politiques est une bonne chose pour la démocratie dans la mesure où elle est susceptible de réduire le désintérêt manifesté à l’égard du fait politique ». « Il faut que ça soit entrepris dans de bonnes conditions pour ne pas donner l’effet inverse », pense-t-il. Il a notamment insisté sur « la nécessité de clarté et de transparence ». Quant à la Koutla, « nous y tenons toujours », précise El Fassi sans que la question lui ait été posée.
Source : L’Economiste - Nabil Taoufik
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