A Bruxelles et nulle part ailleurs - Les Marocains de STIB

31 mai 2004 - 14h02 - Belgique - Ecrit par :

Question pour gagner un mois d’abonnement dans les transports en commun bruxellois : quelle est la première société de transports à employer le plus de Marocains ? La réponse est évidente. C’est la RATC, le transporteur en commun casablancais.

Mais la deuxième partie de la réponse nous fait découvrir un "phénomène" assez particulier. Après la RATC, c’est la STIB (Société des transports intercommunaux de Bruxelles) à employer le plus de Marocains.

Sur un total de 6.000 employés, la STIB emploie en effet près de 2.500 étrangers dont quelque 1.200 Marocains et la chose ne date pas d’hier pour cette société qui vient de fêter un demi-siècle d’existence.

Bien avant l’arrivée, en 1964, dans les charbonnages belges, se rappelle un vétéran de la STIB, les premiers conducteurs marocains de trams et bus ont commencé l’exercice de ce métier à la fois passionnant et requérant une grande maîtrise. Cette tendance s’est confirmée avec des mineurs marocains qui ont opté pour cette "conversion", mais aussi avec une arrivée massive d’étudiants qui commençaient alors cette carrière en tant que temporaires lors des vacances universitaires.

D’ailleurs, vous raconteront des anciens de la STIB, l’une des fiertés de la communauté marocaine en 1969-70 était de voir la première des "leurs" conduire un tram. Kenza, une Casablancaise, a depuis pris une retraite anticipée et vaque à d’autres occupations au moment où d’autres sont restées fidèles au volant

Les Marocains de la STIB, on les retrouve à tous les échelons, à toutes les activités : techniciens, chauffeurs (bus, trams et métros), contrôleurs et agents de sécurité. La majorité d’ailleurs des agents de prévention opérant dans les quartiers "à risques" est composée de salariés marocains.

Abdellatif Khlale fait aussi partie de la première "fournée". Arrivé en France pour des études de mécanicien, il se retrouve en Belgique en 1970. Un an après, il est embauché en tant que conducteur-receveur d’un tram suite à stages et examens. Deux ans après avoir instauré un service personnalisé pour les usagers handicapés, Abdellatif opte pour ce dernier pour y passer 24 ans. Un choix qui était le sien.

Après 33 ans de services, un accident de travail en 2004 oblige Abdellatif à exercer une activité transitoire au sein toujours de la STIB.

Actuellement, les Marocains investissent de plus en plus des "métiers de pointe" chez le transporteur bruxellois. L’une des opportunités qui leur est octroyée, comme d’ailleurs au reste des salariés, est un crédit d’heures d’apprentissage d’une deuxième langue (néerlandais ou français). Des examens ont lieu tous les trois ans pour les promotions et les résultats en sont de plus en plus visibles dans les rangs des salariés d’origine marocaine.

Ces derniers sont d’ailleurs très actifs dans le domaine du social et tout ce qui touche à l’"après-travail". On en a rencontré un groupe qui fait l’ossature d’une équipe de foot lors d’un tournoi à la mémoire d’un ex-joueur marocain. La STIB dispose en effet de plusieurs complexes sportifs dont celui de Harn où un certain Henri Michel avait ramené la sélection nationale pour une période de concentration avant de partir affronter le Congo. Ces mêmes complexes qui ont accueilli, il y a peu, une manifestation sportive de soutien à la candidature marocaine pour 2010 avec la participation des internationaux de 1986.
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Libération

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