La compagnie aérienne nationale Royal Air Maroc (RAM) a choisi d’aller plus loin. En témoignent ses nouvelles ambitions pour son activité long-courrier.
La compagnie aérienne vient de présenter transavia.com, sa nouvelle compagnie "mi-charter mi-low cost". Cette compagnie, spécialisée sur les destinations touristiques moyen-courrier, est une réponse à la montée en puissance du phénomène "low-cost". Neuf destinations doivent être desservies au cours de l’été 2007.
Neuf ans après avoir fermé sa filiale Air Charter, Air France-KLM a confirmé ce matin son retour sur le marché touristique dévoilé par "La Tribune" le 17 novembre. Baptisée Transavia.com -selon Transavia, la filiale de KLM-, elle sera opérationnelle en juin 2007 et proposera des vols réguliers sur des destinations méditerranéennes loisirs moyen-courrier, comme la Tunisie, le Maroc, l’Espagne ou l’Egypte. Neuf destinations doivent être desservies dès l’été prochain (dont Djerba, Agadir et Oujda, les autres étant en cours de finalisation) à raison de 67 vols hebdomadaires, et une quinzaine à compter de l’hiver 2007-2008.
Quant à la flotte, composée de quatre Boeing 737 l’année prochaine, elle devrait en compter dix en 2010. Les contrats de location devraient être signés prochainement. Air France espère obtenir début février le certificat de transport aérien. Basée à Orly Sud, la nouvelle compagnie, dirigée par Lionel Guérin, actuel PDG de la compagnie régionale française Airlinair, sera une filiale commune dont le capital (22 millions d’euros) sera contrôlé à 60 % par Air France et à 40 % par KLM. Si 400 recrutement sont prévus pour le personnel commercial navigant, Air France fera appel à la sous-traitance pour le personnel au sol.
Longtemps tenu secret et préparé depuis plus d’un an, ce projet vise à contrer la montée en puissance des compagnies "low cost" et compagnies étrangères sur le segment touristique moyen courrier français. Or ce marché offre encore un potentiel, puisque selon Air France, avec 8 millions de passagers charters en France par an, il est bien inférieur aux marchés allemand et anglais.
Reste que le marché des "low cost" est déjà largement occupé. Par ailleurs, Air France a toujours refusé de créer une compagnie 100 % "low cost", de peur, outre les problèmes sociaux, de concurrencer son propre réseau. D’où le concept choisi de compagnie "mi-charter mi-low cost" emprunté à la filiale de KLM, Transavia.
Transavia.com proposera ainsi d’un côté des vols charters affretés intégralement par des tour opérateur (ClubMed, Fram...) ; de l’autre une activité régulière commercialisée essentiellement en direct via Internet à des tarifs attractifs (à partir de 50 euros TTC en aller simple).
Ce modèle a déjà fait ses preuves aux Pays-Bas, où Transavia, rentable, emporte un vrai succès. "Le chiffre d’affaires prévisionnel d’ici à trois ans devrait osciller entre 250 et 300 millions d’euros", a déclaré ce matin Christian Boireau, directeur commercial France d’Air France et futur président du conseil de surveillance de Transavia.com.
Le groupe vise la rentabilité au bout de deux ans. Escomptant 5 centimes de recette par siège au kilomètre offert, l’objectif est donc de produire ces sièges à moins de 5 centimes pour devenir rentable tout en s’alignant sur la concurrence. Air France compte relever le défi en utilisant toue l’infrastructure logicielle de Transavia et en portant la productivité de sa flotte au maximum (les avions voleront en moyenne dix heures par jour). La répartition des coûts fixes sur un nombre supérieur de vols alliée à la densification des avions (qui auront une capacité de 186 sièges) doit permettre de générer des économies.
Clarisse Jay - La Tribune
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