Cette échéance électorale est par ailleurs l’occasion pour les candidats d’origine marocaine de redorer le blason d’une communauté ternie par leurs multiples implications dans bon nombre de dossiers terroristes que la justice hollandaise instruit actuellement. Le groupe Hofstad, Samir Azzouzi ou récemment les six intégristes arrêtés à Rotterdam, sont un fort signal du gouffre séparant certains MRE et les institutions néerlandaises. Une mission qui s’annonce d’ailleurs difficile.
Par ailleurs, l’intention du gouvernement d’interdire le port du voile risque de plomber les chances des Hollandais d’origine marocaine. Dans un communiqué, le ministre de l’Intégration et de l’Immigration, Rita Verdonk, a indiqué que "le Cabinet juge indésirables que des vêtements cachant le visage, parmi lesquels la burqa, soient portés dans les lieux publics, pour des raisons d’ordre public, de sécurité et de protection des citoyens. En attendant, des mesures pourraient être prises pour tolérer le port dans les lieux semi-publics de ces vêtements couvrant le visage. »
La communnauté marocaine installée aux Pays-Bas avoisine les 300.000 habitants. Elle compte des éléments très actifs au sein des associations et des partis politiques. Souvent originaires du Nord du Maroc, les MRE de ce pays entretiennent des relations privilégiées avec leur région d’origine.
Le conservatisme ambiant notamment après le meurtre du réalisateur Théo Van Gogh, 2 novembre 2004, justement par un Néerlandais d’origine marocaine, Mohamed Bouyeri, est une donne qui pourrait affecter la mobilisation et la participation de cette communauté, lors de ce scrutin.
Libération - M.J.