Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.
Le Conseil consultatif des droits de l’homme a réunit ses membres le 4 décembre dernier en plénière à Rabat. Une 26ème session ordinaire, mais qui a une consonance particulière. Le rendez-vous de ce lundi, 4 décembre, qui boucle la série des rencontres périodiques du Conseil, intervient au moment où ses membres arrivent au terme de leur mandat. Ils ont été installés au mois de décembre 2004. Un mandat, il faut le rappeler, théoriquement reconductible.
De fait, les regards se tournent vers l’institution qui a été investie, au mois de novembre dernier, de la charge supplémentaire d’engager les consultations et de préparer un avis au sujet du Conseil supérieur des MRE.
Les deux questions n’étant pas forcément liées, les observateurs s’interrogent pourtant sur la nouvelle composition et les rapports futurs entre les deux entités. Le CCDH, qui a vu ses prérogatives s’élargir au gré d’un vaste chantier de restructuration, bouclé en 2001, compte parmi ses membres actuels deux personnes choisies parmi la communauté des Marocains résidents à l’étranger. Il s’agit en l’occurrence du peintre Mehdi Qotbi et du sociologue Driss Ajbali.
Conseil MRE, les consultations engagées
Une commission ad hoc a été, par ailleurs, mise sur pied qui traite spécifiquement de la question des MRE. Elle a, notamment, planché sur la préparation d’un rapport sur la question qui attend toujours publication.
Il a été clairement défini que le choix du CCDH, pour mener les consultations au sujet du Conseil des MRE, a été guidé par un souci d’indépendance et de transparence du procès. Il est évident que l’action menée par l’entité - dans sa nouvelle composition - a joué en sa faveur. Les observateurs avertis ne manquent pas de noter le dynamisme de la structure en dépit de quelques défaillances. Le premier reproche porte sur la dominance du dossier de la réparation des violations passées des droits de l’homme sur tous les autres. Le CCDH ayant été chargé officiellement, le 6 janvier 2006, d’assurer la mise en oeuvre des recommandations de l’Instance équité et réconciliation. Un dossier dont la gestion est loin d’être aisée. Les critiques, faites ici et là, n’escamotent pas l’avis majoritaire sur le salut de cette action.
A l’heure d’un premier bilan, cette réalité est mise en avant par les propres membres du CCDH, bousculés à l’évidence par un agenda chargé. En témoigne l’ordre du jour de cette 26e session appelée à se pencher à la fois sur l’examen du rapport sur la situation des droits de l’homme pour l’année 2005, et sur le dossier de suivi des recommandations IER. Mais le moment fort de cette journée est la présentation pour validation du plan national pour la promotion des droits de l’homme.
C’est sur ce sujet, en particulier, que le CCDH, que préside Driss Benzekri, est fortement attendu. Une large concertation a été menée auprès des intervenants dans le domaine des droits de l’homme pour mettre sur pied le projet. Tous ceux-là attendent ce qu’il en sortira aujourd’hui. L’initiative s’étant fixé des objectifs ambitieux comme celui de faire le diagnostic de l’état des droits de l’homme au Maroc, la mise en valeur des besoins sectoriels, la détermination des grandes priorités ainsi que des propositions à moyen et long termes dans les trois domaines des droits de l’homme (éducation, formation et sensibilisation). C’est donc un projet central qui déterminera les choix et les actions futurs en la matière. Installer une culture des droits de l’homme étant le défi majeur.
L’Economiste - Khadija Ridouane
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